Communiqué de la CFDT de NOKIA du 26 octobre 2020

Publié le 26/10/2020

C'est un début; Continuons le combat !

Le 22 juin 2020, Nokia annonçait un 4ème PSE depuis le rachat d’Alcatel Lucent en 2016, avec un projet
de 1233 suppressions de poste en France : 831 à Nozay (91) et 402 à Lannion (22).
Le 23 octobre, en réunion extraordinaire du CSE-C, Nokia a annoncé l’annulation de 247 suppressions
de poste (162 à Lannion, 85 à Nozay), ainsi que la création d’un centre d’excellence en cybersécurité
dans les télécoms avec 112 emplois (97 à Lannion, 15 à Nozay, dont plusieurs embauches externes).
En résumé, le plan passe de 1233 suppressions de poste à 986 (240 à Lannion, soit un passage de
53% des effectifs menacés à 32% et 746 sur Nozay, soit un passage de 30% des effectifs menacés à
26%). A cela, viendrait s’ajouter l’espoir de 112 créations de postes.


Immédiatement et concomitamment, Bercy et Nokia se sont félicités de cette annonce par deux
communiqués de presse dithyrambiques. La CFDT ne peut quant à elle se réjouir, en constatant qu’il y
a encore 986 suppressions d’emplois (240 à Lannion, 716 sur Nozay) dans des domaines de haute
technologie. Nokia a trahi ses engagements, et ce n’est pas en corrigeant aussi peu son projet que
notre opinion changera.


Devant la mobilisation des salariés, le ministère de l’économie, des finances et de la relance, et celui
de l’industrie, ont pris le sujet en mains face à un Nokia rigide et « incompréhensible ». Ils ont de facto
négocié en cherchant à mitiger le nombre de suppressions d’emplois par des solutions « avec ou sans
Nokia ». Les parties prenantes, les personnes ayant travaillé au dossier doivent être remerciées pour
leur implication, ministres et conseillers en tête. Mais ils ont travaillé seuls, sans consulter les
organisations syndicales sur le fond des tractations ni sur les nécessaires contreparties. Bercy évoque
les subsides du plan de relance. Combien ? Comment ? On ne sait pas. Et si Nokia ne respectait pas ces
nouveaux engagements, que se passerait-il cette fois ?


L’arrivée du nouveau PDG Pekka Lundmark, le 1er aout, a permis un nouvel examen du projet de plan.
Mais une omerta a rendu ces trois mois d’attente très longs et éprouvants pour les salariés. Pour quel
résultat ?


Après quatre mois de lutte et de mobilisation, avec les élus locaux, régionaux et la population des
territoires, les salariés voient le résultat du travail de Bercy et Nokia : prégnant mais mitigé. Lannion
était tellement touché que son avenir était remis en cause, il retrouvera un peu de pérennité si les
projets sont réellement mis en œuvre. Les nouvelles propositions redressent ce qui au départ était un
vrai déséquilibre, en faisant évoluer le taux de destruction d’emplois de 55% à 32%, voire 20% avec la
cyber. Quant à Nozay, les nouvelles annonces sont nettement insuffisantes (taux ramené de 29%
autour de 25%).


Les annonces de Nokia cachent derrière les chiffres des propositions encore trop peu détaillées qui
demandent une expertise. La CFDT attend de Nokia des précisions, point par point, avec un calendrier
d’application des nouvelles propositions en 5G et en Cybersécurité. Impossible de signer un chèque en
blanc. Si le livre 2 stipulant les suppressions d’emploi a été revu, les nouveaux postes en cybersécurité
ne font pas partie à ce jour des emplois internes. Il faut que les 112 postes soient décrits.


De plus, de nombreux projets en cybersécurité ont déjà été trop souvent présentés aux salariés, sans
concrétisation, pour ne pas prendre avec beaucoup de prudence les annonces du 23 octobre.
Il nous faut aussi les données de contreparties pour réveiller une confiance six pieds sous terre.
L’épisode des « engagements » de 2015 ne peut se répéter, la crédibilité de Nokia et du gouvernement
est de nouveau mise au défi.


En conclusion, les annonces vont dans le bon sens pour Lannion, mais il reste 986 postes supprimés en
R&D essentiellement, et sur Nozay en particulier. La CFDT ne pourra donner son accord sans garanties
sur le succès de ces nouvelles propositions, et continuera son combat car le compte n’y est pas. Pour
ce faire, les contre-propositions que les élus du CSE-C ont commencé à présenter, doivent trouver un
écho favorable, et se transformer en de nouveaux projets créateurs d’emplois et annulations de
suppressions. Le processus du PSE doit se dérouler jusqu’à la fin, soit théoriquement les 26 novembre
et 27 novembre avec les avis des instances et des organisations syndicales. En parallèle, les
négociations du livre 1 des mesures d’accompagnement des salariés qui vont perdre leur emploi sont
en cours, âpres comme toujours jusqu’aux 5 dernières minutes. Les négociations ont avancé, la CFDT
continue la lutte.


Contacts : Bernard Trémulot 0647952052 ; Pascal Guihéneuf 0664042704