Dialogue social au point zéro à la mairie de Guingamp

Publié le 25/11/2021

Le passage aux 1607 heures annuelles de travail dans la fonction publique territoriale (loi du 6 août 2019 applicable au 1er janvier 2022) donne lieu à des négociations dans toutes les collectivités locales. Mais à Guingamp, pas de dialogue possible.

Les comités de pilotage restent fermement cadrés avec des textes figés par la DRH et la DGS et se déroulent dans un climat de tension et d’agressivité. Le maire est systématiquement absent de ces instances. Les agents ont réussi, in extremis, à obtenir ensuite des réunions d’information où ils ont pu poser des questions et faire valoir leurs demandes : une revalorisation de leur régime indemnitaire en compensation de l’augmentation du temps de travail (sachant qu’à Guingamp le régime indemnitaire est bloqué depuis 2009), l’application pour les personnels soumis à des suggestions particulières (travail de nuit, horaires décalés), de l’article 2 du décret n° 2001-623 du 12 juillet 2001. Les syndicats ont demandé une augmentation de 50 €, revendication jugée « démentielle » par le maire .
 
Seuls résultats obtenus contraints et forcés : l’application de l’art 2 pour les équipes des salles qui travaillent en dehors des horaires normaux et le week-end et pour les soignants de nuit de l’Ephad . Tout le reste a été refusé. Les CT, CHSCT (votes contre à l’unanimité des organisations syndicales par 2 fois) et conseil municipal se sont ensuite enchaînés pour placer le personnel devant le fait accompli.
 
Une pétition a été signée par 80% des agents et remis au maire ainsi qu'une annonce de débrayage tous les vendredis jusqu'en janvier. Le premier débrayage a été organisé le 19 novembre avec une demande d’audience au maire. Manque de chance ! Le maire avait justement choisi ce moment pour visiter ses chantiers. Lorsqu’il a enfin accepté de recevoir une délégation 5 jours plus tard et après avoir fait voter la délibération sur les 1607 heures, aucune avancée n’a été possible. Pour lui, seul l’État peut revaloriser les salaires. Le maire de Guingamp se félicite de sa politique de rigueur salariale qui a fait baisser la part relative de la masse salariale par rapport au budget un peu plus chaque année. A noter enfin qu’en début de ce mandat, les élus se sont généreusement octroyé une augmentation de 20 % de leurs propres indemnités !