HONEYWELL à Plaintel: un peu de décence pour les salarié.e.s ! 

Publié le 01/04/2020

Suite à diverses communications dans la presse écrite au sujet de la production de masques respiratoires de protection et de la fermeture du site HONEYWELL de PLAINTEL, la CFDT des Côtes d’Armor a souhaité sortir de sa réserve pour s’indigner des tentatives de récupération politique ou syndicale et pour appeler chacun à un peu de décence envers les salarié.e.s. 

Majoritaire de longue date dans l’entreprise, la CFDT a accompagné les salarié.e.s lors des moments de forte croissance, comme lors des périodes de suppressions d’emplois et les accompagne encore aujourd’hui dans le suivi des reclassements en lien avec le cabinet CATALYS. Les salarié.e.s ont souffert de la fermeture en 2018 du site de PLAINTEL, après une « mort » lente et de nombreuses périodes d’activité partielle.  

La cession par SPERIAN, groupe français, au conglomérat américain HONEYWELL en 2010, n’a ému que bien peu de monde à l’époque, alors qu’il s’est agi d’une vente uniquement motivée par la recherche de profit à court terme, par la valorisation immédiate des actions, sans aucune vision stratégique industrielle pour la FRANCE. Dès l’hiver 2010/2011, les difficultés sociales et économiques ont nécessité, à l’initiative des élu.e.s CFDT d’interpeller les pouvoirs publics sur le devenir du site costarmoricain, spécialisé dans les masques médicaux. 

Depuis, les élu.e.s CFDT de l’entreprise, assisté.e.s par le réseau CFDT et des partenaires experts SYNDEX (cabinet d’analyses économiques) et LBBA (cabinet d’avocats), n’ont eu de cesse de défendre l’emploi et la viabilité du site qui comprenait un centre de R&D (recherche et développement) performant et innovant, ainsi que des chaînes de production. Ils ont régulièrement dénoncé la stratégie commerciale calamiteuse et l’abandon progressif de tous les projets R&D par HONEYWELL. 

Là encore, hormis le respect des réglementations sociales, les pouvoirs publics n’ont porté aucune attention, comme nombreux politiques, au devenir des salarié.e.s et de l’entreprise. 

 Aujourd’hui, en pleine crise sanitaire liée au COVID-19 où le matériel de protection fait défaut, certains (syndicat ou personnalités politiques) se réveillent et font des propositions en apparence  séduisantes, mais sans aucune étude complète pour étayer celles-ci, simplement pour exister dans l’espace médiatique. 

La forme juridique d’une entreprise n’a jamais assuré, en elle-même, sa viabilité économique. Il est nécessaire de réunir à la fois une stratégie industrielle et commerciale, la confiance des investisseurs, des fournisseurs et des clients, et bien évidemment des ressources humaines investies dans l’intérêt de toutes et tous. Sauf nationalisation de ce secteur économique, la proposition de créer un Etablissement Public Industriel et Commercial est illusoire ! Aussi, la CFDT réfute la fausse bonne idée de créer une Société Coopérative Ouvrière de Production (SCOP), dans laquelle les salarié.e.s doivent détenir à terme la majorité du capital social. C’est demander aux travailleurs d’engager leur économie dans l’entreprise, au risque de tout perdre (patrimoine et salaire) en cas de liquidation judiciaire dans un marché concurrentiel et soumis, comme on l’a vu, à des fluctuations imprévisibles de la conjoncture. En outre, il reste peu de salariés disponibles possédant les compétences techniques nécessaires. Repartir de zéro, c’est trouver un bâtiment, concevoir les machines, les construire et les mettre en production, certifier le site et homologuer les produits, former des salarié.e.s, soit 2 ans sans sortir un produit ! Il est prématuré de parler de forme d’entreprise sans projet industriel. Qui peut croire qu’il suffit de créer un site de production pour reconquérir un marché laissé de longue date à la concurrence, même française, sachant que cette dernière aura certainement su répondre à la volonté présidentielle d’être autonome et indépendant d’ici la fin de l’année. Il est à ce titre déplorable que les acteurs publics et le gouvernement n’aient pas su entendre l’intérêt stratégique à rechercher sérieusement un repreneur du site en 2018, alors qu’ils étaient alertés de la situation par les élu.e.s CFDT.  

 Quoi qu’il en soit, la CFDT, comme elle l’a toujours fait, ne se défaussera pas face à ses responsabilités, et participera, si elle y est invitée, à tout groupe de travail qui se constituerait à ce sujet, dès lors que l’objectif est l’action économique, le développement de l’emploi