6 centimes au-dessus du Smic… 600 salariés de la Cooperl ont débrayé en Bretagne !

Publié le 01/07/2022

À l’appel de la CFDT, plusieurs centaines de salariés du Groupe Cooperl ont débrayé vendredi 24 juin afin de demander la réouverture des négociations salariales à la direction. Les sections CFDT des quatre départements ont répondu à l’appel. Les salariés sont en difficulté face à l’inflation qui ne cesse de rogner leur pouvoir d’achat depuis des mois. Pourtant, la Direction persiste à n’accorder aucune aide.

Depuis octobre 2021, c’est un combat qui n’en finit pas. Malgré les courriers adressés à la direction par nos responsables syndicaux, malgré les alertes sociales dans les comités sociaux économiques (CSE), malgré les nombreuses alertes lancées dans la presse, malgré les précédents débrayages au mois de mars, rien n’y fait ! La direction du Groupe leader de la production porcine en France et qui emploie plus de 7400 salariés refuse d’ouvrir des négociations sur les salaires. 

La cerise sur le gâteau : le 24 juin avait lieu une assemblée générale au siège de la Cooperl à Lamballe (22) entre la Direction et les éleveurs affiliés à la coopérative. Les éleveurs bénéficient d’une ristourne financière pour soutenir leur activité, tandis qu’aucun geste n’est fait pour les employés.  

Cette fois-ci, le ras-le-bol éclate : environ 600 salariés de quatre sites bretons débrayent à l’appel de la CFDT dans l'abattoir Cooperl de Montfort sur Meu (35), dans les salaisons de Brocéliande à Loudéac (22), mais aussi dans les lampaulaises de Quimper et de Lampaul (29). Une première pour beaucoup d’entre eux. 

« Et pourtant, débrayer signifie perdre environ 50 € sur son salaire alors que les salariés souffrent déjà de leur pouvoir d’achat » signale Olivier Louchard, délégué CFDT central de la Cooperl. « C’est dire à quel point ils sont à bout ! » 

 Capture d’écran 2022-06-28 162352 

6 centimes au-dessus du Smic...

 

En réponse, la direction signale que tous ses employés ont des salaires au-dessus du Smic et que les plus bas échelons ont été revalorisés lors des dernières négociations. Des déclarations qui ne manquent pas de renforcer la grogne. En effet, l’inflation a presque totalement rattrapé la revalorisation des salaires négociée en début d’année : « à la Cooperl, les plus bas salaires ne gagnent que 6 centimes de plus que le Smic » précise Olivier. 

À cela, s’ajoutent les horaires décalés, certains salariés commencent dès 5h du matin, et utilisent la voiture pour pouvoir aller travailler dans ces zones rurales. L’enquête de l’équipe CFDT relève que plusieurs femmes élevant leurs enfants seules, se déclarent dans le rouge dès le 15 du mois. Une situation inacceptable !  

« La Cooperl a de bons résultats, mais elle préfère investir dans des outils industriels plutôt que sur l’humain, quitte à souffrir d’un manque d’attractivité » regrette le syndicaliste. En 2021, le chiffre d’affaires enregistré par la Cooperl était de 2,45 milliards d’euros. A l’issue de ce débrayage, une réunion s’est tenue le 28 juin entre l’employeur et les représentants syndicaux. Mais aucune réouverture des négociations n’est envisagée. « Une fois de plus, le directeur général a montré son mépris envers les salariés, cela va entraîner une très grande démotivation dans les ateliers… » grincent les sections. La CFDT restera mobilisée et ne lâchera rien.