Beignon (Morbihan). Les salariés de FenêtréA obtiennent un accord après 3 jours de conflit sur la question des salaires !

Publié le 22/02/2022

Lundi 21 février, les représentants du personnel de l’entreprise FenêtréA de Beignon ont quitté la table des négociations et entamé un mouvement de grève illimitée afin de protester contre les propositions jugées insuffisantes de la direction. Après 3 jours de grève, les salariés ont obtenu un accord plus avantageux avec une augmentation de 2,8% sur les salaires.

Des négociations bloquées sur la question des salaires 

La CFDT, syndicat majoritaire dans l’entreprise, a initié le mouvement de grève à la demande des 450 salariés de l’entreprise, suite à l'échec des négociations annuelles obligatoires. « Nous sommes arrivés avec 11 propositions pour donner une base à la discussion », annonce Facko Diouf, délégué syndical CFDT de l’entreprise. Parmi ces propositions, une revalorisation des salaires à hauteur de 4%, mais aussi une révision du budget du CSE qui n’a pas été revu depuis 2016 alors que l’effectif de l’entreprise a augmenté, ainsi qu’une prime panier de 3€ par jour au lieu de 1€ actuellement. 

« La direction est arrivée avec une proposition de 1,25% de revalorisation salariale, ce qui représente environ 19€ brut. Cela ne compense même pas l’inflation qui est de 2,8% et qui pourrait atteindre 3,4% d’ici l’été » remarque Facko. Si la direction a accepté de réviser le budget du CSE, il n’en va pas de même sur la rémunération.  

En dépit de plusieurs concessions de la part des élus CFDT, la direction est restée sur ses positions et bloque les discussions sur les salaires. « Face à une négociation qui tournait en rond, nous avons préféré partir. Ce sont les salariés qui ont demandé à organiser un mouvement de grève face à l’insuffisance des propositions »

Les équipes se sont relayées pendant trois jours : barrages filtrants, poursuites des négociations, présence la nuit...

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 Une entreprise florissante 

L’entreprise beignonnaise créée il y a presque 30 ans fabrique sur-mesure des fenêtres, portes d'entrée et volets, que l'entreprise commercialise uniquement aux professionnels. Il s’agit d’un des leaders dans le domaine de la menuiserie française et européenne. 

Bénéficiant toujours d’un fort taux de croissance avec un chiffre d’affaires de plus de 63 millions d’euros en 2020, l’entreprise beignonnaise figure toujours dans le top 10 des fabricants français. 

« Ce que cherche à faire la direction, c’est limiter le plus possible l’augmentation des salaires et injecter de l’argent dans les primes qui, elles, ne sont pas fiscalisées, au détriment du fonds de solidarité et de nos futures retraites », analyse Isabelle Rault, secrétaire générale du syndicat CFDT Chimie Energie Bretagne. Les salariés dénoncent le coût de la vie, devenu insupportable, alors que l’entreprise produit davantage de richesse.  

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Facko Diouf (à droite), accompagné des élus CFDT de l'entreprise.

 

Une communication en décalage avec le ressenti du personnel 

Autre pilule qui passe mal : la communication de l’entreprise. En octobre dernier, Dominique Lamballe, PDG de la société FenêtréA, donne une interview dans un article de Ouest France alors que l’entreprise vient d’obtenir le trophée de l’Innovation parmi les concurrents du secteur. 

Au cours de cette interview, le PDG déclare que « ces trophées sont le fruit d’un effort collectif. Les salariés de l’entreprise peuvent être fiers du travail accompli ». Pourtant, cette reconnaissance ne se ressent pas au sein de l’entreprise, ni sur les salaires, déplorent les salariés. 

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« Nous n’avons rien à perdre et nous irons jusqu’au bout » a prévenu Facko Diouf. 

 

Un accord de fin de conflit voté par les salariés

Les salariés et la direction ont trouvé un accord pour une augmentation de salaire fixée à 2,8% pour l'ensemble des salariés, avec un talon de 60€ minimum pour les plus bas salaires. A cela s'ajoute le passage de la prime d'équipe de 1€ à 1,50 €.

« Au total, cela représente une augmentation qui va jusqu'à 171€ euros par mois pour les salaires les plus bas » précise Isabelle Rault. Cet accord a été voté par 95% des grèvistes. « L'union, la mobilisation et le syndicalisme de proposition portent leurs fruits et permettent de faire avancer les choses pour le quotidien des salariés. »

 

 

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