Bretagne : le secteur du Transport en crise face aux conditions de travail !

Publié le 16/12/2021

Le secteur des Transports traverse une crise majeure qui est liée à un problème de fidélisation des conducteurs et à de très grandes difficultés de recrutement. Selon le syndicat CFDT Transports Bretagne, "il manque environ 40 000 conducteurs en France, dont 2500 dans la région".

Pour la CFDT, l'expression de "pénurie de main d'oeuvre" que l'on emploie souvent dans la région n'est pas appropriée. La grande majorité des salariés aiment leur métier, et ceux qui n'en ont pas souhaitent travailler ! « Plus qu'une pénurie de main d'oeuvre, ce qui fragilise le secteur du Transport (et beaucoups d'autres), c'est un problème d'attractivité du métier qui est directement en lien avec les conditons de travail et le niveau de rémunération, selon le syndicat Transports Bretagne ».

Les conséquences de cette crise se font ressentir de plusieurs manières :

POUR LES ENTREPRISES : notamment celles du secteur agro-alimentaire, le risque est que la production ne soit pas intégralement livrée. Un risque qui représente une perte de valeur énorme pour des secteurs qui sont eux mêmes fragilisées.

POUR LES TRANSPORTS SCOLAIRES : « Il manque 400 conducteurs pour les transports scolaires de la région, précise le syndicat. Ce n'est plus seulement un problème d'emploi, cela devient un problème de société. » Cela change complètement l'organisation des parents pour déposer leurs enfants à l'école. De plus, cela contraint les usagers à utiliser leur voiture, ce qui va à l'encontre des engagements écologique nationaux. Certains territoires sont d'ors et déjà impacter par le manque de chauffeurs, notamment dans le Finistère.

POUR LES SALARIÉS : les chauffeurs qui restent en poste sont encore plus sollicités pour pallier au manque d'effectif. Ils subissent des conditions de travail difficiles, avec des horaires atypiques qui fragilise l'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. Les conducteurs sont des salariés de deuxième ligne qui étaient sur les routes lors de la crise du Covid : ils revendiquent une juste reconnaissance pour leur travail.

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DES NEGOCIATIONS CONFLICTUELLES

Les négociations annuelles obligatoires (NAO) pour l'année 2022 sont extrêmement tendues dans les entreprises de la région. Plusieurs alertes sociales ont été lancées dans certaines d'entre elles. Une alerte sociale est une prérogative du Conseil Social Economique (CSE) d'une entreprise pour alerter l'employeur en cas de péril économique ou social. 

Un grand nombre de salariés sont désormais au SMIC et attendent une revalorisation de leur rémunération.

La CFDT revendique :

-10% d'augmentation pour l'ensemble des grilles de salaires

-Un 13e mois

-Une meilleure protection de la santé des conducteurs et de leur famille en cas de coup dur

-Un meilleure équilibre entre la vie pro/vie privée

 

Jusqu'ici, les propositions des organisations patronales sont bien inférieures à ces revendications. Si aucune avancée sérieuse des négociations n'a lieu, le syndicat Transports Bretagne envisage d'appeler à la grève sur l'ensemble du territoire régional.