Dans la rue et au travail, la CFDT agit contre les violences envers les femmes !

Publié le 09/12/2022

Le 25 novembre, plusieurs milliers de personnes ont manifesté sur l’ensemble de la Bretagne à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Dans chaque territoire, la CFDT a été partie prenante dans les différents évènements. Le constat est amer : le nombre de violences a augmenté de façon significative.

À Saint-Brieuc, Rennes, Quimper, Brest et Lorient, les militantes et militants CFDT ont participé aux rassemblements pour dénoncer les violences envers les femmes. Au sein des cortèges, un nombre revient : « 120 femmes sont décédées sous les coups de leur compagnon (ou ex-compagnon) en France depuis le début de l’année 2022. » Un chiffre en augmentation par rapport à 2021. Parfois teintées d’humour noir, les pancartes dénoncent cette sanglante réalité.  «A ce rythme, Noël est dans 15 mortes ! » annonce l’une d’elle.

 

Les représentants syndicaux s’impliquent au quotidien

Cette journée a également donné lieu à des ateliers d’expression et de sensibilisation. Le samedi 26 novembre, des stands étaient tenus par les organisations participatives à proximité du marché de Saint-Brieuc. Sur le stand de la CFDT, les militantes et militants ont fourni des informations sur les violences subies par les femmes dans le cadre du travail, sur les moyens d'y faire face et de les prévenir si possible. L'action syndicale joue un rôle important dans ce domaine aussi et accompagne les victimes, devant les tribunaux si nécessaire.

Trempées malgré leurs cirés, des militantes CFDT présentes à Quimper témoignent : « la parole se libère aussi dans le monde du travail. Les blagues graveleuses ne sont plus tolérées. Lorsque des femmes subissent du harcèlement, des hommes témoignent. » Le nombre de référents harcèlement au travail dans les entreprises et administrations est en augmentation. Une nécessité impérieuse. Un sondage Ifop de 2018 démontre que près d’une femme sur trois (32%) a déjà subi du harcèlement sur son lieu de travail.

Pour rappel, la Loi "Avenir Professionnel" de septembre 2018 prévoit la désignation parmi les membres du CSE d’un référent en matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes. Cette obligation s’applique à tous les CSE, dans les entreprises de plus de 11 salariés. « La CFDT forme ses élus pour qu’ils s’emparent du sujet et accompagnent au mieux les victimes sur leur lieu de travail », rappelle Karine Foucher, responsable régionale en charge du dossier. « En Bretagne, 140 militants ont été formés sur cette problématique depuis 2019 ». Le référent ne fait pas tout, mais aiguille et agit sur la nécessité de mettre en place de la prévention au sein de son entreprise.

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Des dispositifs d’aide et d’information

Pour faire face à ces violences, de nombreux dispositifs existent. La Région Bretagne diffuse auprès du grand public un « violentomètre » depuis le vendredi 25 novembre. Il s’agit d’un outil de prévention qui permet de mesurer le degré́ de violence dans un couple, à partir d'exemples concrets du quotidien. Ce support est destiné à appeler à la vigilance et à rappeler la nécessité d’agir contre les violences sexistes et sexuelles, conjugales, intrafamiliales.

Il faut également citer le numéro d’écoute et d’information 39 19, ainsi que le numéro d’aide aux victimes : 116 006 disponible 7j/7 de 9h à 19h. Plusieurs lieux d’accueil, d’écoute et de soins ont vu le jour ou le verront prochainement. Certains commerces participent désormais au dispositif « Ici, demandez Angela », un autocollant qui permet d’indiquer aux personnes en insécurité sur la voie publique qu’elles peuvent venir trouver refuge et demander une aide. Né en 2016 au Royaume-Uni, ce dispositif s’étend progressivement dans notre région.

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Le signalement des violences sexuelles en forte augmentation

En Bretagne comme dans le reste de l’hexagone, les violences sexuelles ou conjugales sont en hausse. Selon les données de la préfecture d’Ille-et-Vilaine, le nombre de cas de violences conjugales a augmenté de 80% dans le département entre 2019 et 2022. Dans le Finistère, les violences sexuelles ont fait un bond de 66% en 2021. Du 1er janvier 2022 au 31 octobre, 1 524 femmes ont été victimes de violences conjugales dans les Côtes d'Armor, selon la préfecture. Ce chiffre atteint 2300 dans le Morbihan sur l’année 2021.

Une augmentation qui se traduit aussi par la libération de la parole et par un nombre accru de plaintes déposées, y compris pour des faits plus anciens. De ce fait, le chiffre « noir » qui représente la différence inquantifiable entre le nombre de faits commis et le nombre de dépôts de plainte, se réduit. Cette prise de conscience de plus en plus importante dans notre société permet de multiplier les actions pour lutter contre ce fléau.

Nous avons toutes et tous un rôle à jouer. Toutes les initiatives sont pertinentes. Au-delà de cette journée, une mobilisation citoyenne permanente est nécessaire. La CFDT peut et doit y jouer un rôle moteur.

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Une procédure de traitement interne pour la CFDT Bretagne

Le Bureau régional de la CFDT Bretagne a validé en mai 2022 une procédure de traitement des cas de violences sexistes et sexuelles au travail en interne ainsi que la création d’une adresse de signalement spécifique. Un espace sécurisé où toutes celles et ceux qui ont besoin d’écoute, d’aide ou d’accompagnement peuvent s’exprimer.

Besoin d’aide ? : signalement.bretagne@bretagne.cfdt.fr

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