Groupe Orange : les salariés bretons en grève !

Publié le 30/09/2021

Mardi 21 septembre, la fédération CFDT F3C a appelé l’ensemble des salariés du groupe de télécoms Orange à la grève, conjointement avec les fédérations CGT, SUD, FO, Unsa et CFTC. En Bretagne, les sections CFDT des sites de Brest, Lannion et Rennes se sont mobilisées face à une absence de dialogue social.

« C’est la première fois en 25 ans qu’une intersyndicale du groupe Orange appelle à la grève » rapporte Vincent Deshayes, élu au CSE et salarié du groupe sur le site de Rennes. « C’est dire à quel point la situation est grave ! »

En mai dernier, les syndicats ont quitté la table des négociations et refusé de signer l'accord issu des négociations annuelles obligatoires. Nicole Naraissene, déléguée syndicale coordinatrice du groupe Orange sur le grand Ouest dénonce « une revalorisation salariale inférieure à celle du SMIC, alors qu’Orange a réalisé un bénéfice net de 5 milliards d’euros en 2020, soit 60% d’augmentation ». Le groupe a par ailleurs refusé de communiquer les salaires de la direction en amont des négociations.

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Une réorganisation arbitraire

Autre point d’inquiétude pour les salariés : la politique de réorganisation interne du groupe. La gestion d'une partie de l’activité du groupe va être confiée à un certain nombre de filiales comme Totem pour les installations 5G ou la Générale Des Téléphones pour la gestion des boutiques Orange.

Sur d’autres périmètres, Orange renoue avec une réorganisation à la hussarde. Sur Rennes,  De nombreux salaries sont potentiellement concernées. « La direction nous donne le choix entre garder nos postes, mais changer de contrat de travail avec des conditions moins avantageuses, ou de trouver un autre poste au sein de l’entreprise ce qui n’est pas facile et peut entraîner des mobilités forcées », explique Nicole Naraissene.

Une réorganisation qui affecte les salariés, mais aussi les usagers : les boutiques Orange de Morlaix, Fougères et St-Brieuc ont été fermées, ce qui participe au phénomène de désertification des campagnes.

Un dialogue social rompu

Ces décisions sont prises de manière unilatérale par la direction, et cette dernière reste sourde aux alertes syndicales. Éric, salarié d’Orange et adhérent à la CFDT depuis 5 ans, se dit extrêmement déçu : « la communication du groupe est très positive, mais comporte beaucoup d’éléments qui sont contredits par ce que l’on vit au quotidien. Ils entretiennent un dialogue de façade parce que c’est stipulé par la loi mais ils n’en font qu’à leur tête, c’est assez désespérant ».

Les réorganisations du groupe entraînent une perte de savoir-faire et une démotivation des salariés sur des créneaux qui sont porteurs dans l’objectif de réaliser des économies. Ce qui n’est pas sans rappeler la crise sociale de France Telecom, selon Nicole Naraissene.

« Je ne m’attendais vraiment pas à ça venant d’une grande boîte comme Orange », conclut Éric, « c’est une grosse désillusion ! »

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