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Hôpital de Redon : les sages-femmes en grève illimitée depuis le 22 octobre

Publié le 03/12/2021

La CFDT Santé Sociaux 35 a déposé un préavis de grève illimitée, le 22 octobre dernier, pour les sages-femmes du centre hospitalier intercommunal Redon Carentoir (Ille-et-Vilaine). Ce mouvement coïncide avec un appel national à la grève des sages-femmes pour revendiquer un recrutement de personnel pérenne et une revalorisation salariale à la hauteur des compétences. Un accord national a été obtenu le 22 novembre.

« Les sages-femmes jouent un rôle essentiel dans l’offre de soins de proximité en matière d’accompagnement, de surveillance et de prévention pour la santé des femmes et des enfants, mais ne sont pas reconnues à leur juste valeur », explique Sophie Evain déléguée syndicale CFDT.  

Le personnel dénonce notamment des conditions de travail difficiles et un manque d’effectif qui nuit au bon fonctionnement du service. « Les sages-femmes titulaires sont normalement à 37h30 par semaine, mais en réalité elles sont très souvent à 48h semaine, voir plus de 50h parfois ! » affirme la déléguée.  

La maternité a également du mal à recruter du personnel pour répondre à ses besoins. Le personnel affirme que les Ressources Humaines sont à l’écoute et tout à fait consciente du problème, mais qu’elles se trouvent dans l’impasse pour recruter des titulaires. Le Centre Hospitalier fait appel à des agents contractuels et des sage-femmes libérales pour compenser, mais ces derniers n’assurent pas les gardes de nuit. 

Au niveau national, la question de la revalorisation des salaires était aussi au goût du jour. Pour Sophie, en plus des conditions de travail, il y a aussi la question des compétences : « on nous en demande toujours plus, on part régulièrement en formation, mais ces compétences ne sont pas reconnues au niveau de la rémunération. » Autant de facteurs qui nuisent à l’attractivité du métier, selon le personnel.  

Un accord national pour les sage-femmes 

Le gouvernement a annoncé lundi 22 novembre la signature d’un protocole d’accord avec une majorité de syndicats hospitaliers concernant les sages-femmes. Parmi les signataires figurent la CFDT, FO, l’Unsa ainsi que la Fédération Hospitalière de France pour les employeurs.  

Le protocole d’accord inclut notamment une « prime d’exercice médical » de 240 € net par mois à partir de février, puis une augmentation salariale de 78 € net en moyenne à partir de mars pour les sages-femmes des hôpitaux publics, qu’elles soient titulaires ou contractuelles. 

« Une prime de 240 € qui par définition ne comptera pas pour les retraites... », regrette Sophie Evain. Un accord qualifié d’insuffisant par la CFDT, mais qui constitue néanmoins une avancée et un accord d’étape même s’il reste encore beaucoup de travail.