Les salariés de la Sécurité Sociale débrayent pour une revalorisation des salaires

Publié le 14/12/2022

En réponse à l’appel national, les salariés des organismes de sécurité sociale de Bretagne ont débrayé mardi 13 décembre pour revendiquer une revalorisation de leur point d’indice salarial. Organisés en intersyndicale, une quinzaine de salariés se sont rassemblés devant le siège de la Carsat Bretagne.

La date n’est pas anodine. Le 13 décembre s’ouvrait la première séance nationale de négociation des salaires pour l’année 2023 entre les représentants syndicaux et l’Union des Caisses Nationales de Sécurité Sociale (UCANSS). Le sujet est sensible. La CFDT a appelé l’ensemble des organismes de sécurité sociale (CAF, CARSAT, CPAM, URSSAF, ARS et DRSM) a débrayé pour faire entendre leur ras-le-bol.

 

Une vague de démission dans la Sécu…

Avec des températures sous la barre des 0°C, quelques salariés se rassemblent devant le siège de la Carsat Bretagne à Rennes. Il s’agit de l’organisme en charge de la préparation et du paiement des retraites, de la prévention des risques professionnels et de l’accompagnement des personnes âgées fragilisées. « La question des salaires est d’autant plus essentielle qu’elle s’accompagne d’une intensification du travail et d’un contexte de dégradation du service public », affirme Franck Bourrien, délégué CFDT de la section à l’initiative du rassemblement.

Symptôme de cette intensification : la mise en place du travail systématique le samedi, une grande fatigue des salariés, et surtout, une grande vague de démission ! En 2021, 1600 salariés des organismes de sécurité sociale ont quitté leur poste, soit plus du double qu’entre 2012 et 2016. « En quatre ans, la Carsat a perdu une cinquantaine de salariés », assure Franck, « le problème est partout ». Dans une enquête diffusée à l’ensemble des salariés bretons, 35 % des répondants envisagent leur avenir hors des organismes de la Sécurité Sociale

 

 

…face à la faiblesse des salaires !

Conscients du problème, les employeurs locaux ont peu de marge de manœuvre pour répondre aux attentes des salariés. Le système sécu est très hiérarchisé, et la question des rémunérations se décide au national. « On fait des bricolages, notamment sur les défauts des applications de travail qui dysfonctionnent régulièrement. Ils font des économies partout : les départs à la retraite non remplacés, la pérennisation du flex office… ». Pourtant, les militants CFDT sont catégoriques : pour stabiliser la situation, il faut des postes pérennes et une meilleure rémunération.

En Bretagne, 85% des salariés estiment qu’ils ne sont pas correctement rémunérés pour leur travail. Fin septembre 2022, la CFDT a engagé sa signature pour la revalorisation du point d’indice à hauteur de 3,5% à compter du 1er octobre. Un premier pas loin d’être suffisant. « Nous revendiquons une augmentation à la hauteur de l’inflation qui ne cesse d’augmenter, avec un minimum garanti de 100€ bruts par mois », précise François Belloir, également délégué CFDT. À ce jour, l’UCANSS n’a donné aucune visibilité salariale pour l’année 2023.

Franck et François ne ménagent pas leurs efforts. Délégués d’une section de 45 adhérents en première position du Conseil économique et social (CSE), ils sont allés faire une tournée des services quelques heures avant le débrayage. « L’accueil est très favorable, mais l’organisation du travail et le recours massif au télétravail rendent le rassemblement très difficile », analyse Franck. « Nous resterons mobilisés localement et nationalement pour porter les revendications des salariés ! ».