Les syndicats Santé-Sociaux se mobilisent pour sauver l’attractivité des métiers du soin

Publié le 03/10/2022

Mardi 27 septembre, la Fédération Santé-Sociaux appelait ses adhérents à la grève en intersyndicale avec les organisations signataires du Ségur de la santé. L’objectif était d’accélérer la mise en œuvre des travaux du Ségur en faisant pression sur les élus locaux. Les syndicats Santé-Sociaux bretons se sont mobilisés pour faire entendre la voix des agents.

Sous un temps froid et couvert, les militants de la section du Centre Hospitalier de Saint-Brieuc sont réunis à l’entrée du bâtiment. Brancardier et militant CFDT, Jean Luc Brouard expose les enjeux derrière cet appel à la grève : « cette action concerne l’ensemble des agents de la fonction publique hospitalière. Nous demandons notamment que le Complément de Traitement Indiciaire (CTI) que touchent les soignants soit également perçu par le personnel administratif, technique et logistique. »

Le CTI, c’est cette fameuse augmentation de 183€ net attribués aux soignants par le plan Ségur signé par la CFDT en juillet 2020. Après de nombreuses mobilisations, cette revalorisation s’est étendue aux soignants du secteur médico-social, puis aux travailleurs sociaux. Désormais, les militants revendiquent cette revalorisation salariale pour les personnels des établissements considérés comme non-soignants. « Ce sont ceux que l’on appelle les Oubliés du Ségur », pointe Jean Luc.

Parmi ces « oubliés », on trouve par exemple les agents du service logistique, souvent dans la tranche basse des grilles de salaires. « Pourtant, leur rôle est primordial pour l’hôpital ! » s’écrie ce solide brancardier, « ils alimentent les services, s’occupent des chariots de self, du transport des déchets… Eux aussi ont été très fortement impactés par la prise en charge de la crise Covid ».

Retrouvez la vidéo de l'action ici : https://www.instagram.com/tv/CjUtGKpNRZG/?utm_source=ig_web_copy_link

 

Une situation pire que la pandémie

Les travaux du Ségur ne concernent pas uniquement le CTI. Il y a aussi tout ce qui concerne les conditions de travail des agents. « Aujourd’hui, la situation est pire que lors de la pandémie : les fermetures de lits et de services dans certains hôpitaux. La charge mentale et physique est énorme pour le personnel » alerte Christelle Kermaidic, secrétaire générale adjointe du syndicat Santé-Sociaux du Finistère.

Il y a quelques semaines, c’est le syndicat Santé-Sociaux d’Ille-et-Vilaine qui alertait sur la survie du service gastro-entérologie et du manque de gynécologues à l’hôpital de Fougères. Secrétaire générale du syndicat, Katia Mérienne s’inquiète de cette situation. « Le pays de Fougères devient un bassin sinistré médicalement, en libéral et maintenant dans le secteur hospitalier », indique-t-elle lors d’une conférence de presse.

Face à cet épuisement et au métier qui n’attire plus, les militants font part des demandes des agents : une meilleure rémunération pour le travail de nuit et des week-ends, une nouvelle grille indiciaire pour les personnels non-soignants, un déroulement de carrière linéaire pour tous et toutes…

 

Faire pression sur les élus locaux

Les syndicats Santé-Sociaux bretons cherchent aussi à sensibiliser et faire pression sur les élus locaux. Les députés et sénateurs du Finistère ont reçu un courrier contenant un cahier revendicatif des agents et sollicitant un rendez-vous avec la Présidente de l’Assemblée nationale et celui du Sénat. Les militants du Morbihan ont rencontré leurs députés en leur laissant des déclarations symboliques d’arrêt maladie pour épuisement professionnel de la part des soignants. « Nous attendons leurs propositions. Il est urgent de trouver des solutions, il faut sauver l’hôpital pour tous ! Ce Ségur, c’est un contrat : nous ne lâcherons pas ! » conclut Christelle Kermaidic.

Au niveau national, la mobilisation a donné lieu à une conférence de presse et les représentants CFDT ont remis leurs demandes à l’Assemblée nationale et au Sénat.