Logement et précarité énergétique : les groupes locaux sont force de proposition !

Publié le 12/12/2022

Ce mois de novembre, deux colloques ont été organisés par les groupes locaux du Pacte du Pouvoir de Vivre. L’un sur la thématique de la précarité énergétique le 23 novembre à Rostrenen (Côtes-d’Armor), et l’autre le 25 à Vannes sur le Logement dans le Morbihan. L’occasion de dresser un bilan, mais surtout de proposer des solutions concrètes.

À l’initiative de nos partenaires la Fondation Abbé Pierre dans le 22, et sous l'impulsion de la CFDT du Morbihan et du Secours Catholique, plusieurs centaines de personnes ont assisté à ces colloques, y compris des élus et représentants d’associations. D'autres organisations partenaires du PPV telles que la Mutualité Française, la Confédération Syndicale des Familles ou les Compagnons Bâtisseurs étaient présentes.

 

Une précarité grandissante…

Il en avait fait une promesse de campagne : « la première bataille : loger tout le monde dignement. D’ici la fin de l’année, je ne veux plus personne dans les rues », déclarait Emmanuel Macron en 2017. Pourtant, force est de constater une précarité grandissante face à la problématique du logement. La fondation Abbé Pierre estime que le nombre de sans-abri dépasse les 8000 personnes en Bretagne. Les partenaires du Pacte regrettent « des politiques publiques courtermistes qui n’apportent pas de véritables solutions sur le long terme. »

Avec une population croissante, la demande est très forte sur le marché locatif privé du Morbihan, pour une offre très faible. S’ajoutent à cela une augmentation importante du prix des loyers et de l’immobilier et le fléau des résidences secondaires et des Airbnb. En 2018, sur 468 872 logements disponibles dans le département, 18% sont des résidences secondaires, et 7% sont des logements vacants. Face à tant de freins, il paraît peu surprenant de constater une difficulté grandissante de l’accès au logement, pour les actifs et les personnes en situation de précarité.

Parmi les solutions proposées, on retrouve l’encadrement des loyers, la cohabitation intergénérationnelle que la CFDT propose aussi à ses adhérents, ou encore la réquisition des logements vacants. « Les collectivités territoriales doivent mettre en place une politique volontariste et rendre visible cette problématique au lieu de la cacher », énonce une participante.

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La précarité énergétique, seconde face du mal-logement

Tout foyer consacrant plus de 10% de ses revenus aux dépenses énergétiques et faisant partie des 30% des Français les plus pauvres est considéré en situation de précarité énergétique. Cela représente un peu moins d’un quart de la population dans le Centre Bretagne, et 15% des logements du Morbihan (50 000). Des situations liées aux revenus des foyers, mais aussi à une mauvaise isolation et à l’augmentation du prix de l’énergie.

Les interventions ont permis d’écouter des témoignages sur différentes situations liées à la précarité énergétique et de présenter des initiatives innovantes… « On ne veut pas faire dans le catastrophisme », précise Christophe Henry du Secours Catholique 56, « au contraire, il faut donner des solutions et montrer qu’il y a de l’espoir. » De très nombreux dispositifs existent, à tel point qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Ces derniers sont encore mal connus : prime Rénov’, chèque énergie, … et un dispositif « Morbihan Solidarité Énergie » qui accompagne les ménages à risque.

À cette occasion, la Fondation Abbé Pierre a annoncé la création d’un fonds spécifique de 100 000 € financé à hauteur de 60 000 € par la fondation, le reste par l’État et la Région. Ce fonds « Zéro abandon en Centre-Bretagne » est destiné à répondre en urgence aux besoins des locataires ou propriétaires en détresse énergétique lorsque ceux-ci ne sont pas pourvus par les aides et dispositifs publics habituels.En cas de besoin, rapprochez-vous de vos services municipaux.

Stéphane Martin de la Fondation Abbé Pierre liste ses revendications : « le triplement du chèque énergie, un meilleur ciblage du bouclier tarifaire et un budget plus ambitieux pour les plus modestes (12 milliards au lieu de 7 actuellement) ».

 

L’emploi et le logement sont indissociables, tant l’un conditionne l’accès à l’autre. Avec ses partenaires du Pacte du Pouvoir de Vivre, la CFDT en fait un axe revendicatif à part entière.