Métiers de la petite enfance : nos adhérent(e)s témoignent !

Publié le 25/06/2021

« Ces métiers de la petite enfance souffrent d’un sentiment d’injustice lié à la méconnaissance et au manque de reconnaissance ». C’est, en substance le message que souhaitait délivrer Christine Le Fustec Jimenez, agent social à la Maison du petit enfant La Marelle à Saint-Brieuc, adhérente CFDT et qui a accepté de répondre à nos questions. Titulaire d'un DEUG de psychologie et  d’un CAP AEPE (accompagnant éducatif petite enfance), elle exerce son métier depuis 26 ans avec le plaisir d’évoluer dans une équipe agréable et soudée avec à cœur la prise en charge de l'enfant dans les meilleures conditions possibles.

Spontanément, si on lui demande quelles sont les principales difficultés du métier, elle cite le bruit (56 bambins de 0 à 3 ans trois ans dans la structure, on peut imaginer !) et parfois le manque de bienveillance et le sentiment d'avoir plus de devoirs et moins de droits. Sur le premier point, une réflexion a été amorcée mais interrompue par la crise du COVID.  

Une suite devrait être donnée. 

Le second point pose la question de la reconnaissance de ces personnels à la fois humainement et à la fois financièrement en ce sens où elle ne prend pas suffisamment en compte la qualification, les compétences acquises et les responsabilités inhérentes à ces métiers. 

Ainsi, Christine fait remarquer que malgré le nouveau référentiel qui fait évoluer les compétences et missions d'un agent titulaire du nouveau CAP AEPE, elle déplore l'absence de reconnaissance salariale et de reconnaissance en tant qu'agent qualifié. La réforme Taquet qui veut notamment comptabiliser les apprentis dans le taux d'encadrement, à hauteur de 15% va bien dans le sens d'une méconnaissance des métiers de la petite enfance.  A plusieurs reprises, Christine et ses collègues de la Marelle et des autres structures se sont mobilisés à l’appel de la CFDT contre ce projet de loi qui veut détériorer les conditions de travail dans la petite enfance. 

Et pourtant le rapport des 1 000 premiers jours réalisé par une commission de 18 experts installée par le Président de la République et remis en septembre 2020 insiste sur la qualité des modes d’accueil, « un enjeu majeur pour le développement socio-émotionnel, psychomoteur et cognitif de l’enfant ainsi que la lutte contre les inégalités sociales. »  Qui peut croire que ces objectifs peuvent être poursuivis en réduisant l’encadrement et en réduisant le temps consacré par les équipes à l’analyse de pratique ? Qu’en sera-t-il de la notion de bientraitance si chère à la petite enfance ?