TPE : les militants CFDT rencontrent les salariés des cliniques vétérinaires du Morbihan

Ils font partie des travailleurs essentiels qui passent souvent sous les radars. Loin du rêve d’enfant, le métier de vétérinaire n’est pas exempt de problématiques, au point que la profession peine à attirer les plus jeunes. Le Morbihan compte 66 cliniques libérales dans lesquelles travaillent 235 professionnels avec un statut de salarié. « L’initiative est toujours très bien perçue, mais surprend aussi beaucoup ces salariés qui travaillent dans des très petites entreprises (TPE) et qui n’ont jamais eu de contact avec un syndicat » explique Anne-Laure Kervella, secrétaire départementale de la CFDT du Morbihan. Passée la surprise, les demandes d’information sur le métier affluent. Un sentiment domine : le manque de reconnaissance du métier et les difficultés dans la relation à l’employeur.

En effet, qu’ils soient spécialisés dans les soins aux animaux domestiques, dans « la rurale » qui fait la tournée des élevages, ou personnels administratifs, le nombre d’heures supplémentaires de ces salariés explose. Les gardes de nuit et les week-end engendrent une forte surcharge de travail et de la pénibilité. Une étude universitaire à l’initiative du Conseil national de l’ordre des vétérinaires pointe un taux d’épuisement physique et émotionnel chronique, supérieur à celui des agriculteurs. Présent lors de la tournée, Patrick Dutailly, secrétaire fédéral de la CFDT Agri-Agro réagit : « on ne peut pas attendre des vétérinaires et auxiliaires spécialisés (ASV) qu’ils travaillent 70h par semaine comme les vétos de campagne d’antan ».

Depuis plusieurs années, la profession se féminise selon l’Atlas démographique de la profession vétérinaire 2022. Sur les cinq dernières années, la population masculine a diminué de 2,9 % quand la population féminine a augmenté de 22,4 % au niveau national. Ces professionnels qui entrent dans le métier aspirent à profiter d’une vie de famille et d’une meilleure conciliation entre le temps de travail et leur vie privée.

Accord de Branche : la CFDT signe une augmentation pour le pouvoir d’achat

« Les revendications de la CFDT pour la profession sont nombreuses », indiquent les militants. En commençant par la création d’un statut de cadre pour les auxiliaires spécialisés vétérinaires, qui manquent de reconnaissance. C’est aussi agir sur le pouvoir d’achat en augmentant les coefficients indiciaires pour tous les échelons. Lors des négociations 2023, la CFDT a signé un accord de branche pour une augmentation de 3,5% des salaires minimum. Les salaires et indemnités d'astreintes de tous les salariés seront donc calculés sur la base d'un point fixé à 16,73 euros à compter du 1er janvier 2023.

D’autre part, la CFDT revendique une extension de la prime d’ancienneté au-delà des 20 ans actuels, ainsi que la mise en place de la subrogation qui permettra d’éviter les carences et les formalités en cas d’arrêt maladie du salarié. Enfin, c’est avant tout un dialogue pérenne et de qualité entre salariés et employeurs que les militants souhaitent mettre en place. À l’issue de la rencontre, les militants ont remis un livret de présentation de notre organisation syndicale et de nos revendications. Un travail de fourmi, qui commence à porter ses fruits. « Nous avons enregistré 5 nouvelles adhésions à ce jour grâce à notre tournée », indique le syndicat Agri-Agro du Morbihan.