Rencontre avec Stéphanie Le Bail-Pagan, nouvelle assistante politique Conditions de travail et Lutte contre les discriminations

Publié le 19/10/2022

Stéphanie Le Bail-Pagan, nouvelle assistante politique Conditions de travail et Lutte contre les discriminations pour la CFDT Bretagne, a pris ses fonctions début septembre. Elle revient sur son parcours, ses motivations dans cette nouvelle mission, les actions qu’elle souhaite mettre en œuvre.

Stéphanie, tu as pris tes fonctions début septembre. Peux-tu nous présenter brièvement ton parcours ?

J’ai démarré mon parcours professionnel dans l’éducation populaire en tant qu’animatrice et formatrice. Puis j’ai exercé le métier d’assistante d’éducation en parallèle de mes études de psychologie. Un poste que j’ai complété par une expérience dans une clinique de psychothérapie institutionnelle. Cette expérience a été décisive dans mon parcours professionnel puisqu’elle m’a donné envie de devenir infirmière en psychiatrie.

Tu as donc une formation d’infirmière ?

Timeline (2)

Oui, j’ai été infirmière dans un hôpital psychiatrique durant 2 ans. Puis j’ai exercé au sein de l’association les Papillons Blancs dans un foyer de vie et d’hébergement où j’accompagnais les personnes dans leur projet de vie et l’exercice de leur citoyenneté. C’est d’ailleurs à cette période en 2014 que j’ai adhéré à la CFDT.

Qu’est-ce qui t’a amené à te spécialiser dans la Santé au travail ?

C’est un peu un concours de circonstances. En 2017, j’ai obtenu le concours d’infirmière en milieu scolaire. J’étais alors jeune maman et le poste qui m’était proposé était trop éloigné de mon domicile et ne me convenait pas en termes de conditions de travail. J’ai donc fait plusieurs missions en intérim en tant qu’infirmière Santé au Travail jusqu’à être embauchée au sein du service Santé au Travail de Thalès.
Et je me suis prise de passion pour la Santé au travail ! Pour me professionnaliser sur ces questions, j’ai obtenu une licence Santé Travail, en 2021, à l’université de Lille.

Qu’est-ce qui t’a motivée à répondre à l’appel à candidature de la CFDT Bretagne ?

Clairement, mon expérience d’infirmière en santé au travail m’a montré que les organisations syndicales disposaient des bons leviers d’action pour faire évoluer les choses. Que ce soit dans les remontées de terrain qu’elles peuvent faire pour influer la prise de décision politique, ou dans les plans qu’elles peuvent impulser pour améliorer les conditions de travail et prévenir les risques psychosociaux dans les entreprises et les administrations. Et puis je dirais que toutes les revendications portées par la CFDT en termes de protection sociale, de logement, de précarité, de lutte contre les discriminations…toutes ces actions concourent à améliorer la santé des personnes. Si tu poses la question de la santé, tu poses la question de la capacité à agir. L’un ne va pas sans l’autre. Et c’est la volonté d’agir de la CFDT qui m’a motivée à présenter ma candidature à ce poste.

Je reprends ton expression sur cette volonté d’agir. Comment tes nouvelles missions vont te permettre de concrétiser cette volonté d’agir ?

Je vais travailler en collaboration avec Frédéric Huon, secrétaire régional en charge des conditions de travail, et en lien avec l'ensemble de l'URI Bretagne. Mon rôle sera d’animer le réseau des mandatés Santé au Travail en organisant des réunions sur des thématiques spécifiques. Je vais produire des supports à destination des équipes syndicales pour les aider à mettre en place des démarches préventives et leur permettre d’identifier les différents acteurs à mobiliser. Parfois il y a une vraie volonté d’améliorer les conditions de travail mais faire le petit pas de côté, pour comprendre ce qui ne va pas, peut parfois être compliqué. C’est pourquoi il est important de bien veiller à faire le lien avec tous les acteurs de la prévention au sein et à l’extérieur de l’entreprise ou de l’établissement.

Pour la CFDT, le progrès social, c’est offrir de bonnes conditions de travail et donner accès, entre autres, à un travail où les individus se sentent reconnus ? Qu’en penses-tu ?

Les problèmes d’attractivité des métiers illustrent bien cette nécessité. La reconnaissance, c’est aussi se « reconnaître » dans son travail, dans ce que l’on fait. Cela pose la question du sens au travail. Aujourd’hui, il me semble nécessaire de questionner les critères qui définissent la qualité du travail, ils ne sont pas souvent les mêmes que l’on soit employeurs ou travailleurs. Il faut arrêter de dissocier la performance, la production des entreprises, des conditions de travail ou de la santé des travailleurs. C’est clairement lié !  Travailler ensemble sur ces questions, avec les principaux concernés que sont les travailleurs, permet d’engager une démarche de prévention. C’est un enjeu humain, économique et social.