Carte scolaire dans l’enseignement public : des fermetures de postes mal vécues par les personnels

Publié le 26/02/2021

La rentrée de septembre 2021 verra disparaître 22 emplois dans le 1er degré public en raison de la démographie défavorable du Finistère (1200 élèves de moins dans les écoles selon les prévisions). Les fermetures de postes qui en découlent sont mal vécues par les personnels. D’autant plus qu’ils sont durement éprouvés dans leur quotidien professionnel : le port du masque complexifie grandement la relation pédagogique avec les élèves, le protocole sanitaire (dont la 17ème version vient d’arriver !) qui change sans cesse ne leur laisse pas de répit dans la journée, la relation avec les parents est rendue difficile dans bien des endroits. Résultat, comme l’indique Hervé Floc’h, pour le SGEN CFDT Bretagne, les tensions ont tendance à augmenter dans les écoles…

Les mesures initiées par Jean-Michel Blanquer depuis 3 ans pèsent sur les besoins : davantage de temps pour les directeurs d’école, des classes dédoublées en éducation prioritaire (mesures que le Sgen-CFDT soutient par ailleurs). En outre, la généralisation de la gestion localisée des Accompagnants des Elèves en Situation de Handicap impacte aussi la répartition des moyens. Le contrat Etat région qui prévoit d’augmenter le nombre de postes bilingues breton-français absorbe également une partie des ouvertures de postes sans dotation spécifique. Toutes ces fortes contraintes auront un impact en 2021 notamment sur les postes de remplaçants dont le nombre sera réduit (14 fermetures) alors qu’il est déjà difficile de faire face aux absences dans notre département.

Le Sgen-CFDT s’est opposé à ces mesures de retrait d’emplois mais en vain ! En effet, l’enveloppe attribuée au Finistère vient du rectorat de Rennes, qui la tient lui-même sa propre enveloppe du ministère…

Les élèves grands perdants de cette opération carte scolaire

Ce sont donc les élèves, et notamment ceux qui ont déjà le plus pâti de la situation sanitaire depuis près d’un an, qui seront les grands perdants de cette opération carte scolaire. Nous savons bien que leurs difficultés ne vont pas disparaître durant l’été !

Dans le second degré, le génie du ministre est sans fin. D’un tour de passe passe, il fait disparaître des postes d’enseignants, qu’il remplace par des heures supplémentaires ! Au moment où le métier devient de plus en plus difficile, ce n’est pas une charge en plus que veulent des enseignants mais de bonnes conditions de travail. Avec l’alourdissement du nombre d’heures, on est loin du compte !

En revanche, les emplois administratifs sont stables cette année : pas de fermeture en vue, contrairement à l’an passé.

Les personnels de l’Education Nationale prennent sur eux pour accueillir les enfants dans les meilleures conditions possibles. Leur lassitude n’est pas entendue par notre administration. Le ministre continue d’écumer les plateaux télé depuis la rentrée 2020 et fait comme si tout était normal, assurant que la situation est sous contrôle, qu’il n’y a pas de problème, laissant culpabiliser les « petites mains » sur le terrain qui ont de plus en plus de mal à gérer et supporter le quotidien. Des « petites mains » qui pourraient bien ne pas sortir indemnes de cette crise !

Hervé Floc'h
Délégué SGEN-CFDT Bretagne