Marche de soutien pour l'hôpital de Morlaix pour le maintien d’une offre de soins de qualité et de proximité

Publié le 26/04/2019

L’intersyndicale du centre hospitalier des Pays de Morlaix invite la population du territoire à participer à la marche de soutien organisée samedi 27 avril, à partir de 10 h 00, place Puyo (manufacture des tabacs). Une nouvelle action pour continuer à dénoncer les restructurations de services, les fermetures de lits et les suppressions de poste au sein d’un hôpital malmené depuis 4 ans. Le risque est réel : les déserts médicaux engendrent la désertification des territoires.
Stéphanie Primel, secrétaire de la section CFDT de l’hôpital de Morlaix, revient sur cette mobilisation.

Stéphanie PrimelSphanie, peux-tu revenir sur l’historique de ce mouvement ?

Le mouvement est lié à la politique de santé nationale qui vise à mettre en place une politique de santé territorialisée, organisée et répartie pour que chaque établissement tienne une place au sein du territoire. L’hôpital de Morlaix dispose d’une offre de santé diversifiée mais depuis 2015, on constate que l’objectif économique supplante la répartition de l’offre de soins. La Direction mène une politique de retour à un équilibre économique. L'application d'un plan de resserrement a été difficile à vivre pour les agents : réduction des RTT, suppression de postes, avancées de carrières réduites… En parallèle, des restructurations ont été menées et ont engendré des fermetures de service. En 4 ans, le résultat de cette politique pour l’hôpital, c’est la disparition de 130 places de prise en charge ambulatoire, 76 lits d’hospitalisation complète et la suppression de 100 équivalents temps plein sur un effectif de 2300 agents. Et les perspectives à venir sont inquiétantes !

 Et au niveau du dialogue social, quelles sont les relations avec la Direction ?

Clairement, nous n’avons aucune marge de négociation et les instances ne sont plus qu’une chambre d’enregistrement. Syndex a réalisé deux expertises. Les résultats sont inquiétants : risques accrus de troubles musculo-squelettiques, risques psychosociaux, taux d’absentéisme qui augmente. Et la Direction fait des difficultés à remplacer, demande aux agents de remplacer au pied levé et les effectifs sont au minimum dans les services. A maintes reprises, nous avons dénoncé ce pseudo-dialogue social auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS). Aujourd’hui, l’intersyndicale boycotte les instances car nous ne pouvons cautionner de telles pratiques. L’ARS semble avoir été sensible à nos arguments et nous a demandé de constituer un dossier sur l’état du dialogue social.

La CFDT est à l’initiative du mouvement, peux-tu nous dire comment sont accueillies vos actions par la population ?

La CFDT est majoritaire à l’hôpital et nous avons démarré notre action par un appel à un débrayage le 12 mars dernier. Nous avons été rejoints par les autres organisations syndicales. Tous les jeudis, nous continuons à débrayer. Le samedi matin, nous sommes présents au marché morlaisien pour informer la population. Nous avons été surpris par l’accueil. Les gens viennent nous demander des informations. La fermeture du service de cardiologie a impacté les esprits et il est clair que la population souhaite garder une offre de soins de proximité. Nous avons également mis des affiches dans les commerces, réalisé des vidéos qui, pour certaines, ont bénéficié de 11 000 vues. Une pétition est également en ligne. La prochaine étape sera la marche de soutien samedi 27 avril, à partir 10 h devant la manufacture de Morlaix. N’hésitez pas à venir nous soutenir !