Syndicat des services du Finistère : Virginie Jouan, nouvelle secrétaire générale, évoque son plan d'action

Publié le 22/11/2019

Vendredi 15 novembre, le congrès du syndicat des services tenait son 3ème congrès. L’occasion de présenter aux 60 délégués réunis, l’activité des 4 dernières années, les orientations pour la prochaine mandature et de procéder à l’élection des nouveaux membres du bureau syndical. Virginie Jouan, nouvelle secrétaire générale du syndicat, évoque ses priorités pour le syndicat.

Virginie, le congrès de ton syndicat s’est tenu il y a une semaine. Quel bilan en tires-tu ?

Tout d’abord, le congrès s’est tenu dans un contexte vraiment particulier pour nous. La disparition brutale de Jean-Claude Perramant, notre secrétaire général, il y un mois, nous a profondément affectés. Le syndicat s’interrogeait sur le maintien ou le report de ce congrès. Et puis nous avons décidé de relever collectivement le défi en son honneur. Jean-Claude avait fait le choix de ne pas repartir pour un nouveau mandat de secrétaire général et avait anticipé depuis longue date le passage de relai. Il était heureux de la tournure que prenait la structuration du syndicat et de l’engagement des militants. Nous avons donc trouvé qu’il était important de maintenir cet évènement. Au final, c’est un congrès qui s’est réalisé en toute simplicité, dans la convivialité et qui, je pense, a été très apprécié des congressistes. Et puis le fait, que le rapport d’activité ait été voté à 100 % est à mon avis la meilleure marque de reconnaissance pour le travail accompli par Jean-Claude.

Tu prends donc sa succession à la tête du syndicat. Quelles seront tes priorités et ton plan de travail ?

Ma première priorité sera de structurer et d’organiser la nouvelle équipe. Sur les 17 membres du bureau, 8 sont nouveaux. C’est pareil au sein de la commission exécutive, 4 personnes sur 6 intègrent pour la première fois cette instance du syndicat. L’enjeu sera de bien les accompagner pour qu’ils puissent à terme travailler en toute autonomie sur les missions qui leurs seront confiées. Nous allons répartir les responsabilités pour assurer une meilleure prise en charge des dossiers formation, juridique, développement sans oublier le revendicatif. Nous avons également mené une réflexion pour mieux accompagner nos adhérents sur le territoire et c’est pourquoi les deux secrétaires adjoints du syndicat, Youen Goutteux et Jean-Michel Nicolas, sont respectivement basés à Morlaix et Quimper. Pour moi, la restructuration du syndicat est essentielle si l’on veut bien accompagner nos sections. Surtout en ce moment, avec la mise en place des comités sociaux et économiques, il est important de resserrer les liens avec le syndicat pour améliorer le dialogue social au sein des entreprises. Nos élus du personnel réalisent un travail indispensable. Il est inenvisageable pour nous qu’ils soient en souffrance ou victimes de pression de la part de leur direction.

Et en termes de revendications, quels sont les dossiers du moment ?

L’amélioration des conditions du travail est notre préoccupation majeure. La sous-traitance concerne une part importante de nos champs et de nos adhérents, notamment dans la propreté et la sécurité. C’est un secteur qui emploie beaucoup de temps partiels subis, avec des plages horaires atypiques, où il est difficile de concilier vie personnelle et vie professionnelle. Nous sommes d’ailleurs particulièrement attentifs au projet du gouvernement qui souhaite modifier les plages de travail concernant les horaires de nuit. Nous savons que ces conditions de travail ont des impacts sur la santé sur le long terme, qu’elles engendrent une augmentation du stress. Il est impératif pour nous que ces modifications passent par des négociations et qu’en aucun cas ce ne soit des décisions unilatérales de l’employeur. Notre secteur connaît également de profondes mutations et les nouvelles technologies transforment le travail. La sécurisation des parcours professionnels est l’élément clé pour permettre aux salariés de pouvoir se réorienter et rester maître de leur vie professionnelle.

Pour terminer, une question plus personnelle Virginie, comment es-tu arrivée à militer au sein de la CFDT ?

Je travaillais dans une entreprise de commerce de gros de plus de 200 salariés. En 2010, mon entreprise a connu des difficultés. J’ai d’abord frappé à la porte d’une autre organisation syndicale pour obtenir des conseils. La méthode proposée ne m’a pas du tout convaincue et je me suis orientée vers la CFDT. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Jean-Claude Perramant qui nous a beaucoup aidés et accompagnés. J’ai pris mon adhésion à la CFDT et dans la foulée, je me suis présentée aux élections professionnelles pour finir par occuper le mandat de déléguée syndicale régionale.

En 2011, le syndicat tenait son congrès et recherchait des personnes pour s’investir au sein du bureau. Le syndicat m’ayant vraiment bien soutenu dans les moments difficiles, il me tenait à cœur de rendre la pareille. J’ai donc occupé le poste de trésorière adjointe puis de trésorière durant 8 ans. Il y a deux ans, Jean-Claude m’a proposé de le relayer. J’ai beaucoup hésité mais son accompagnement durant cette période et sa capacité de persuasion m’ont permis de prendre en confiance en moi pour relever ce nouveau challenge. J’espère que je donnerai envie à mon tour aux salariés de nous rejoindre et aux adhérents de s’investir dans le syndicat. Comme je l’ai dit au congrès, toutes les bonnes volontés sont les bienvenues !