La CFDT aux côtés des agents des Finances Publiques face à l’hémorragie des effectifs

Publié le 15/09/2022

Le 8 septembre 2022, le syndicat CFDT Fi’Breizh est allé à la rencontre des agents du Centre des Finances Publiques de Rennes. L’objectif était d’apporter des réponses à leurs préoccupations face à un problème structurel de sous-effectif et à des inquiétudes sur leur pouvoir d’achat.

Sur la place du Colombier, le vent est frais en cette matinée de fin d’été. Les militants du syndicat breton Fi’Breizh se réchauffent sous leur barnum autour d’un café. Dès 8 heures, cette poignée de cédétistes est venue tracter, informer et échanger avec les agents à l’entrée de leur lieu de travail.

L’endroit est stratégique pour rencontrer un maximum de personnes. Il regroupe à la fois le Centre des Finances Publiques de Rennes, l’administration de l’Insee et la Direction Régionale des Douanes de Bretagne située un peu plus loin. Tous dépendent de Bercy, le ministère de l'économie et des Finances.

stand Plan de travail 1 

         Les militants CFDT répondent à un passant, place du colombier.              Wilfried Lemarechal, secrétaire général adjoint du syndicat Fi'Breizh          

Pour cette action, la CFDT a obtenu le droit d’aller à la rencontre des agents au sein du Centre des Finances. Veste en jean sur les épaules et badge CFDT sur la poitrine, Wilfried Lemaréchal, secrétaire général adjoint de Fi’Breizh, s’avance vers l’entrée. « L’objectif est de montrer aux agents que nous sommes là, à leur disposition, et leur fournir des réponses face à une actualité un peu trop oppressante » précise t'il.

À la sortie, les visages sont souriants et les retours positifs. « Nous avons été reçus avec beaucoup de bienveillance par les collègues » affirme Andy Van-Parys, secrétaire général adjoint de la Fédération CFDT Finances, venu spécialement de Paris pour participer à l’action. « L’enjeu, c’est de les écouter pour capter les revendications et pouvoir les amener au plus haut niveau », poursuit Andy. Sur la place, plusieurs passants s’arrêtent pour encourager les militants : « quand on est arrivé, il y en a un qui m’a remercié d’être là et de faire cette action. Il a refait ma journée » s’émeut un militant.             

van parys centre

  Andy Van-Parys, secrétaire général adjoint de la Fédération des Finances        Centre des Finances Publiques de Rennes                                                                                                                                

Les Finances Publiques perdent environ 2000 emplois tous les ans

Car tout n’est pas rose dans le quotidien des agents des Finances Publiques. Loin de là. Interrogé sur les problématiques des agents, Wilfried rit jaune « par où commencer ? Il y a tellement de sujets… » Comme les autres métiers de la Fonction Publique, le secteur des Finances souffre d’un problème structurel de sous-effectif. « À chaque fois que l’État programme une réduction de fonctionnaires d’État, 75 à 80% de cette réduction porte sur une seule administration : la Direction Générale des Finances Publiques. »

En effet, cette administration qui comptait environ 135 000 agents en 2008, n’en emploie plus que 95 000 aujourd’hui. Une hémorragie qui ne semble pas se résorber : « on perd autour de 2000 emplois tous les ans » confirme Andy Van-Parys. Toutes les branches du ministère sont impactées. Cette réduction des effectifs n’est pas sans conséquence sur le management, le bien-être au travail des agents et la qualité de service rendu au public. Pour que les services puissent continuer à fonctionner pendant l’été, certains agents ne prendront leurs congés qu’en octobre, en décalage avec leur vie familiale. « Les restructurations de service peuvent aussi expédier les agents à plusieurs centaines de kilomètres de chez eux » indique le secrétaire fédéral, l’air grave.

Des avancées syndicales pour la revalorisation des agents

Autre inquiétude des agents : celle du pouvoir d’achat. Cette thématique revient presque systématiquement lors des échanges. « Là encore, il faut qu’on soit en réponse réagit Andy, on a obtenu des gains à la Douane avec une augmentation en moyenne de 100€ au cours du dernier mandat, c’est exceptionnel ! » Autre avancée, la prise en charge des frais pour les jours de télétravail des agents.

Pour protéger le Service Public en France, le syndicat Fi'Breizh soutient qu' il faut le rendre attractif et revaloriser les agents, aussi bien en matière de rémunération que d’image. « Les gens ne connaissent pas nos missions. On est resté sur l’image de la blague de Coluche qui disait : on a du travail comme 4, heureusement on est 8 regrette Wilfried, seulement, aujourd’hui on a toujours du travail comme 4 mais on est seul... » Au niveau fédéral, le message est clair depuis des années : il faut cesser de considérer le Service Public par le dogme budgétaire, et regarder d’abord quels sont les besoins par territoire.

« La méthode CFDT, c’est de travailler sur les missions pour démontrer l’utilité du Service Public et pour obtenir des avancées pour les agents. En agissant de cette façon-là, on ne va pas dire que l’on change le monde, mais on réussit quand même à faire bouger les lignes ! » conclut Andy Van-Parys.