Le personnel des urgences du CHU de Rennes en grève pour dénoncer leur épuisement et le manque de moyen !

Publié le 26/11/2021

La section CFDT du CHU de Rennes a déposé un préavis de grève illimité à partir du 25 novembre. Durement mis à l’épreuve dans la lutte contre la COVID 19 ces deux dernières années, le personnel des urgences doit désormais faire face à une forte augmentation d’activité depuis plusieurs semaines. A l’issue des discussions avec la directionla CFDT regrette des décisions qui ne sont pas à la hauteur des attentes.

« A l’hôpital, on dit souvent que quand ça commence à aller mal au niveau des urgences, c’est que tous les services seront en difficulté ! » 

Le personnel des urgences de Rennes est à bout de souffle, comme dans tous les services d’urgences de Bretagne. 

« On compte entre 65 000 et 75 000 passages par an pour le service urgence du CHU de Rennes Pontchaillou, c’est vraiment beaucoup ! » déclare Anne Cécile Thébaut, déléguée syndicale CFDT. Avec parfois jusqu’à 120 patients présents en simultanée, les agents sont épuisés. « Ce qui nous inquiète, c’est que l’hiver n’est même pas encore arrivé et il y a aussi le Covid qui menace de revenir en force. On ne tiendra jamais dans ces conditions ! »  

 

Plus de moyens et de personnels ! 

Au cœur des revendications, ce sont des moyens que demandent les agents. Notamment l’ouverture de lits supplémentaires en aval pour désengorger le service : « on ne peut plus hospitaliser les gens après leur passage aux urgences par manque de lits disponibles » signale Anne Cécile Thébaut. Le service manque aussi de pieds à perfusion, de brancards neufs et de matériel informatique. 

Le service souffre également d’un manque de personnel. « Notre métier repose sur l’humain, nous avons besoin de prendre du temps avec nos patients, et là on court constamment ! » explique un soignant. La CFDT demande la création de 2 postes, dont un aide-soignant de jour et un aide-soignant de nuit. Elle demande aussi que tous les arrêts de travail soient remplacés : deux aides-soignants ne l’ont pas encore été. 

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Les agents attendent des décisions fortes ! 

Selon la section, la direction de l’hôpital est à l’écoute, accepte le dialogue et concède quelques efforts : une dizaine de temps plein vont être recrutés et plusieurs lits ouvriront à partir de janvier. Mais ces décisions restent bien insuffisantes pour améliorer significativement les conditions de travail, et sont bien en dessous des attentes du personnel. 

Les témoignages font part de l’impossibilité de concilier la vie professionnelle avec la vie privée et familiale : certains agents prennent leur poste à 10h et le quittent à 22h...  

La question des salaires était aussi à l’ordre du jour, notamment pour les “oubliés du SEGUR”, les ouvriers, personnels administratifs et techniciens n’ont aucune reconnaissance pour leur travail. La CFDT dénonce une inégalité de traitement inacceptable. 

 L’hôpital recherche désespérément des soignants  

Le personnel remarque des difficultés de recrutement en lien avec les conditions de travail, notamment chez les nouvelles générations : « on a une véritable hémorragie chez les jeunes ! Beaucoup partent, parfois même avant la titularisation. Les anciens restent mais qui prendra la suite ? C’est une profonde inquiétude pour l’avenir de l’hôpital. » 

Pourtant, la direction ne ménage pas ses efforts : elle essaye de recruter à la sortie des écoles, propose des contrats longs en intérim et donne accès aux grilles de salaires revalorisées par le Ségur pour les contractuels. Mais sans résultats.  

Dans l’ensemble du CHU, des postes restent vacants : il manque environ 17 postes d’aides-soignantes et 22 postes d’infirmières. « Dans certains services, on rappelle les retraités pour combler les manques... » dénonce une soignante. 

La CFDT attend des mesures fortes de la part de la Direction. « C’est la qualité de la prise en charge et la sécurité des patients aux urgences qui est en jeu ! » conclut la déléguée syndicale.

Dans la nuit du lundi 6 décembre, une patiente des urgences vitales est décédée sur un brancard, faute de lit.

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