Maxence Forestier, nouveau membre du Bureau régional de la CFDT Bretagne

Publié le 02/03/2023

Maxence Forestier est secrétaire de la section CFDT de l’hôpital de Saint-Brieuc et membre du CSE. Il est aussi secrétaire général adjoint du syndicat Santé Sociaux des Côtes d’Armor et responsable de la branche publique sur le département. Élu au Bureau Régional en décembre dernier, Maxence revient sur son parcours professionnel et syndical et sur ses motivations pour aborder ce nouveau mandat.

Quel est ton parcours professionnel ?

Maxence Forestier : J’ai commencé à travailler à 19 ans directement à l’hôpital en tant qu’aide-soignant. De 2006 à 2014, je suis passé dans plusieurs services de médecine : dermatologie, pneumologie, gériatrie. Et en 2014, j’ai intégré le bloc opératoire.

Pourquoi avoir choisi le métier d’aide-soignant ?

MF : J’ai fait plusieurs stages en maison de retraite, et à l’époque je ne savais pas du tout dans quelle voie je voulais m’orienter au niveau professionnel. L’école et moi, on n’était pas forcément en phase, donc je me suis dirigé vers de l’alternance. Pendant ces stages, j’ai senti cette importance que j’avais auprès des personnes dans leurs gestes du quotidien, ce qui m’a donné envie de poursuivre et d’intégrer une école d’aides-soignants. Cette importance, je ne l’ai pas retrouvée auprès de mes profs et dans le cursus scolaire.

Comment as-tu découvert la CFDT ?

MF : De mémoire, j’ai rencontré des militants CFDT en 2015 lors d’une mobilisation intersyndicale dans mon établissement. Le mouvement avait été énormément suivi, il y avait environ trois ou quatre cents personnes mobilisées, chose très rare à l’hôpital de Saint-Brieuc. Les syndicats avaient invité les agents à prendre la parole dans une instance, en présence de la direction.

J’ai donc pu prendre la parole et m’exprimer sur ce que je pouvais observer au quotidien sur mon lieu de travail. Cette expérience m’a donné envie de m’impliquer pour comprendre le fonctionnement d’un établissement de santé. Ma réflexion c’est qu’en intégrant un syndicat, j’allais pouvoir poser mes questions, et surtout, obtenir des réponses. De là, j’ai fait le tour des différents syndicats dans mon établissement. Pour moi, les valeurs de la CFDT me correspondaient davantage et j’ai pris ma carte d’adhérent par la suite.

Par la suite, tu as décidé de participer aux missions de ta section ?

MF : Très vite, je me suis impliqué dans la vie de ma section et j’ai négocié un détachement de temps syndical de 20% pour participer aux missions syndicales. J’y ai trouvé une forme d’émancipation vraiment enrichissante, même si la première année ce n’était pas facile d’avoir une casquette syndicale et de continuer à travailler dans mon service, vis-à-vis de mes cadres. En 2020, j’ai eu l’opportunité de proposer ma candidature pour prendre le poste de secrétaire de section. Les membres du bureau ont choisi de l’accorder leur confiance.

Quel est ton souvenir le plus marquant de ton parcours syndical

MF : Récemment, nous avons mené le combat pour les infirmières puéricultrices sur la prime de soins critiques en janvier 2022. On a mené une grève de 74 jours sur l’hôpital, au bout de laquelle on a réussi à faire entendre à la direction que le décret sur la prime de soin critique était illogique puisque  les puéricultrices ne pouvaient pas la percevoir. La CFDT a réussi à faire bouger les lignes et  convaincu la direction de verser cette prime aux puéricultrices avec les propres fonds de l’établissement. Laurent Berger et la Confédération ont apporté leur soutien au mouvement. Finalement, quatre mois plus tard le ministre de la Santé a donné raison à notre action. C’était une sacrée victoire pour la CFDT qui a mené l’action seule, dans un service majoritairement cégétiste. Il y a eu beaucoup de demandes d’adhésion par la suite, dont l’une d’entre elles souhaite aujourd’hui s’impliquer dans la section.

Quelles motivations pour s’intéresser à l’interprofessionnelle et au Bureau régional ?

MF : C’est par le biais de Yoann Bouguet, secrétaire général de la CFDT des Côtes-d’Armor qui m’a laissé entendre que des places seraient disponibles lors de nos pauses déjeuner. J’étais intéressé, mais j’ai attendu un peu d’être structuré et à l’aise dans mon mandat de Secrétaire général adjoint de Santé Sociaux 22 avant de présenter ma candidature. Après un temps d’adaptation, j’ai déposé ma candidature.

Ce qui m’intéresse dans ce nouveau mandat, c’est de pouvoir m’ouvrir à ce qu’il se passe dans les autres champs professionnels, et surtout de pouvoir m’appuyer sur d’autres personnes du collectif. C’est aussi une instance décisionnelle qui me permet d’être acteur dans la structuration de la CFDT.

Mon premier Bureau régional a eu lieu en janvier 2023. J’ai réellement apprécié la partie d’actualité revendicative nationale, dont les sujets me passionnent énormément. Je suis assez impressionné de pouvoir débattre avec des gens aussi investis et connaisseurs de leurs dossiers. D’un autre côté, ça fait aussi un peu peur (rires). J’en ressors avec une impression très positive, mais en même temps c’était aussi un peu déstabilisant.

Pour toi, comment tu décrirais la CFDT ?

MF : Pour moi, ça reste une famille, dans le sens où c’est une épaule quand on a des difficultés professionnelles ou dans nos mandats syndicaux. On n’est jamais seul et on peut se reposer sur un collectif. C’est aussi une organisation syndicale qui est légitime dans ses combats, au national comme dans les entreprises. On est cohérent dans ce que l’on défend et dans ce que l’on ne peut pas défendre. Dans mes missions syndicales, je retrouve aussi cette importance que j'ai trouvé dans les métiers du soin et une reconnaissance des agents pour notre action. C'est très précieux pour moi.