Naval Group : une augmentation de salaire significative après plusieurs mouvements de grève

Publié le 02/01/2023

Vendredi 16 décembre, la CFDT et les organisations syndicales de l’entreprise ont signé un accord sur les salaires pour l’année 2023 après plusieurs mouvements de grève pour peser sur les négociations. Près de 3000 salariés ont suivi la grève sur l’ensemble des sites Naval Group. Une augmentation de salaire importante qui devrait limiter l’effet de l’inflation sur les personnels, alors que le groupe enregistre des bénéfices records pour 2022.

(Intersyndicale sur le site Naval Group Brest, le 8 décembre)

Pour le constructeur naval, le mois de décembre a été marqué par plusieurs jours de grève dans le cadre des négociations annuelles obligatoires pour l’année 2023. Environ 3000 salariés se sont mobilisés les 8, 15 et 16 décembre pour peser sur l’augmentation des salaires. Ces mouvements se sont manifestés sur tous les sites du groupe à Brest, Lorient, Toulon, Indret, Ruelle et Cherbourg. Chose plutôt rare dans l’entreprise, le mouvement a été lancé en intersyndicale, réunissant la CFDT, la CGT, l’Unsa et la CFE-CGC. Un symbole fort sur les attentes des salariés.

Engagées depuis le 16 novembre, les premières réunions entre les délégués syndicaux et la direction ont tourné court. « Les propositions de Naval Group ne sont ni au niveau des attentes des salariés, ni au niveau de leur engagement pour l’entreprise », indique un délégué CFDT sur le site de Brest. L’intersyndicale revendique une augmentation annuelle de 3500€ brut pour tous, contre la proposition de la direction de 1 520 € brut annuel pour les Ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise (OETAM), et 1 320 € pour les ingénieurs et cadres.

Malgré de nouvelles propositions en phase avec le budget de l’entreprise, qui souhaite limiter le budget global d’augmentation salariale à 5%, « Naval Group a refusé en bloc toutes les contre-propositions et mis les négociations dans l’impasse ! On ne peut pas rester sourd aux mobilisations qui se déroulent sous les fenêtres de tous les établissements » précise Laëtitia Jourdan, coordinatrice des sections CFDT de Naval Group.

 

 

Des bénéfices supérieurs à ceux des années précédentes

Pour soutenir leurs revendications, les négociateurs s’appuient sur les résultats du leader européen du naval de défense, qui s’annoncent exceptionnels pour l’année 2022. En pleine reprise post-covid, les bénéfices de 2022 seront supérieurs à ceux de l’année 2021, déjà très bons. « L’entreprise va avoir de très bons résultats : près de 430 millions d’euros de bénéfice hors impôts et intérêts » annonce l’intersyndicale dans un courrier adressé au PDG.

En tant qu’actionnaire majoritaire à hauteur de 62,25%, la responsabilité de l’État français est sollicitée par certains salariés : « le gouvernement demande aux entreprises de dynamiser le pouvoir d’achat. Qu’il commence par montrer l’exemple ! »

Face à la pression des salariés, de nouvelles négociations se sont ouvertes le vendredi 16 décembre dans lesquelles les organisations syndicales ont obtenu un accord favorable aux salariés. Cet accord prévoit une augmentation générale de 2 300 € bruts pour les ouvriers, employés, techniciens et agents de maîtrise et de 2 040 € bruts pour les ingénieurs et cadres. La première catégorie touchera également une prime de reconnaissance de 500 € bruts, et l’ensemble des salariés une prime de partage de valeurs de 1 000 € bruts.

« L’accord n’est pas identique aux revendications mais permet une augmentation significative du budget qui va limiter les effets de l’inflation pour de nombreux personnels », indique la CFDT Naval Group qui « tient à féliciter les salariés qui se sont mobilisés pour peser sur les négociations ».

 

Représentativité syndicale

La CFDT est le 1er syndicat sur le site Naval Group Lorient avec 35,58% des voix lors des élections du 18 octobre 2022, et en 2ème position à Brest avec 27,8% des voix. Au niveau national, la CFDT est le 2emesyndicat de Naval Group avec 28,9% des voix.