Ploërmel : une grève sans précédent à la P.E.P. Cocotine, filiale du Groupe Eureden !

Publié le 17/11/2021

Du 3 au 10 novembre, les salariés du site ont tenu un mouvement de grève à l’appel de la CFDT en réponse aux propositions de la direction concernant les négociations annuelles obligatoires pour l’année 2022. « Du jamais vu depuis plus de 20 ans » selon Maryline Etienne, déléguée syndicale CFDT. Un accord proposé par la direction a été voté par les salariés à 65 voix Pour et 63 Contre

« Ce sont les salariés qui m’ont demandé d’intervenir et qui sont à l’origine du mouvement, ils sont à bout ! » souligne Maryline Etienne. « Certains salariés n’arrivent plus à finir le mois, la majorité d’entre nous gagnent moins de 1700€ brut par mois. »  

Les salariés déplorent notamment l’absence totale de reconnaissance face à leurs efforts lors de la crise COVID. Malgré des alertes répétées de la part du Conseil Social et Economique (CSE), la direction n’a pas tenu compte des revendications du personnel et a refusé toute négociation. 

Alors que les trois derniers niveaux des grilles de salaires ont été rattrapés par l’augmentation du SMIC en octobre dernier, la CFDT a demandé une augmentation de 5 % sur le salaire de base. Un constat est fait par la section : il n’y a pas de primes d’intéressement, de participation, mais seulement le salaire. « Même les 1 000 € annoncés par le gouvernement, nous ne les avons pas eus, alors que le taux d’inflation ne fait qu’augmenter » rappelle Maryline. 

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Un taux de turn over très élevé ! 

La P.E.P. est connue sur le marché pour ses produits élaborés d’œufs frais et surgelés à travers sa marque Cocotine. Elle emploie près de 230 salariés sur le site.  

Pourtant, l’entreprise a beaucoup de mal à recruter face à la concurrence et doit régulièrement remplacer son personnel. « Nous sommes fatigués de former quotidiennement des personnes qui ne restent pas travailler, ou de faire, en plus du nôtre, le travail de personnel non remplacé », témoigne un salarié. 

La faiblesse des salaires participe directement aux problèmes d’attractivité et de recrutement de l’entreprise : une problématique de plus en plus fréquente pour les entreprises du territoire !  

Une grande cohésion et beaucoup de solidarité chez les salariés 

Marylise Etienne souligne une incroyable solidarité entre les salariés : les grévistes étaient présents pendant sept jours, chacun participait aux courses et une très grande majorité a pris part au mouvement.  

Un fait d’autant plus surprenant que les salariés n’étaient pas très proches du syndicalisme, ni familiers avec les mouvements sociaux : c’est la première grève de l’histoire de l’entreprise ! En effet, la section CFDT ne comptait que 21 adhérents avant la grève. Elle en compte désormais plus de 80. 

Les salariés ont également reçu le soutien de Paul Molac (député de la 4e circonscription du Morbihan), de Patrick le Diffon (maire de Ploërmel), qui ont jugé les revendications de la CFDT « raisonnables » et apporté leur soutien au mouvement. 

La Fédération FGA CFDT représentée par Annick La Guevel et la CFDT Bretagne représentée par Aurélie Merlet ont également soutenu le mouvement. 

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(De gauche à droite, Aurélie Merlet, Marylise Etienne et Anaïck Le Guevel)

Un compromis acceptable voté par les salariés 

Mercredi 10 novembre, les salariés ont voté et signé l’accord issu des négociations. L’accord porte sur une augmentation générale de 2,2 % au 1er octobre et une seconde de 0,4 % au 1er janvier 2022. Soit 2,6% d’augmentation totale face à la revendication de 5%. 

Cette augmentation est basée sur les prévisions d’inflation sur l’année 2022. Une clause de révision de cet accord a été établie si l’inflation devait atteindre 1,7 % entre août 2021 et août 2022. 

Les salariés ont aussi obtenu une prime exceptionnelle de participation au résultat en l’absence d’accord d'intéressement au titre de l’exercice 2020-2021 de 390 € brut. 

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