Frédéric Huon, secrétaire général de la CFDT du Finistère, présente les enjeux de la nouvelle structuration interpro

Publié le 20/12/2018

Le 14 décembre dernier, 70 militants issus de tous les champs professionnels du Finistère ont acté unanimement la création des Unions Territoriales Interprofessionnelles (UTI). Celles-ci viennent remplacer les unions de pays et les unions locales. C’est l’aboutissement d’un projet démarré il y a un an et demi, qui a pour ambition d’amener les débats, à proximité des salariés, dans de multiples lieux d’accueil sur le département. 

Frédéric Huon, secrétaire général de l’Union Départementale CFDT du Finistère, revient sur les enjeux de cette nouvelle structuration.

UTI-FREDFrédéric, peux-tu revenir sur la genèse de ce projet ?

Les UTI répondent aux trois lignes directrices du congrès de Morlaix de 2015 : proximité, efficacité  et fluidité dans les relations. L’objectif est d’être là où sont les travailleurs, nos adhérents et nos militants, au plus près d’eux et particulièrement ceux qui sont les plus éloignés du syndicalisme. Si la proximité est importante, l’efficacité de notre action est également un engagement fort du congrès de Morlaix. L’abandon des réunions statutaires dans les UL et les UP devrait avoir un double effet, libérer du temps militant pour des actions de proximité et permettre de consacrer ce temps sur des appropriations de dossiers en proximité.

Combien d’UTI seront créées sur le département ?

Il y en aura 14. Le schéma territorial imaginé par l’Union départementale correspond aux redécoupages politiques des communautés de communes. Par cette volonté d’ancrage sur les 14 plus grands bassins de vie et d’emplois du Finistère, la CFDT du Finistère montre qu’elle ne cède pas à quelconque forme de désertification syndicale. Surtout dans le contexte actuel, où les citoyens souffrent et ressentent les fractures territoriales avec le recul des services publics notamment. Nous refusons de prendre ce chemin.

Notre présence est cohérente et encore plus légitimée par notre toute nouvelle première place au niveau national et l’avance prise sur le département en termes de représentation syndicale.Reste à la rendre visible et attractive pour les salariés.

 Et justement, comment entends-tu rendre attractives ces UTI. Qu’est-ce que les salariés y trouveront ?

Un lieu chaleureux, rassurant et moderne…à notre image quoi !

Les portes seront ouvertes, le plus souvent possible. Nous avons la volonté d’accueillir les salariés, dans de bonnes conditions. Apporter un service de qualité aux adhérents sera notre constante préoccupation. Des réunions d’information sur les droits en termes de formation professionnelle, d’accès aux droits, d’accompagnement dans leurs démarches seront organisées pour les salariés.

Des micromodules de formation à destination des équipes syndicales seront proposés comme la négociation de protocoles préelectoraux, la déclaration des maladies professionnelles, la prise en charge des victimes de violences sexistes et sexuelles au travail et bien d’autres encore.

De plus, notre organisation est attachée à l’équilibre des chances des territoires et à ce titre, nous nous devons de donner l’exemple, en équilibrant nos lieux de réunions, de débats. Des débats sur des enjeux des territoires se tiendront pour être ensuite portés dans les conseils de développement,

Nous le savons, le temps syndical, depuis les ordonnances est, et va devenir précieux, mieux vaut s’approprier les dossiers au plus près de son entreprise ou de son domicile afin d’éviter de consommer du temps syndical en temps de transport.

En ce moment, nous entendons beaucoup parler de démocratie participative, d’initiatives citoyennes, la tenue de débats dans les UTI pourrait-elle rentrer dans ce cadre ?

Tout à fait, la CFDT a un rôle d’éducation populaire. Pour autant l’UTI n’est pas une école primaire, l’Union Départementale n’est pas un collège, l’Union Régionale un lycée et la Conf ‘ l’université.

Cette éducation populaire doit trouver sa place à tous les échelons de l’organisation, avec la même qualité. Véronique Descacq, ancienne secrétaire nationale adjointe la CFDT, n’a pas renoncé à venir débattre sur les ordonnances Pénicaud à l’UTI de Concarneau Aven l’année dernière. Pas plus que Frédéric Sève, secrétaire national, qui viendra, le 9 janvier prochain, débattre sur les retraites à Brest ou le 12 février où nous discuterons autour du prélèvement à la source en Cornouaille avec des spécialistes finistériens de la question.

Et l’animation des ces UTI, tu l’envisages comment ?

La pluralité des équipes d’animation sera la richesse de ces UTI et nous comptons sur toutes les bonnes volontés pour faire progresser la CFDT en Finistère. L’idéal serait que les équipes soient constituées de militants de tous âges et de tous milieux professionnels, qu’importe la taille de l’entreprise, pour faire vivre notre militantisme et donner envie de rejoindre ces collectifs. J’en appelle à la mobilisation des syndicats de l’union pour s’y investir pleinement, à tous les militants, adhérents…C’est un projet qui doit nous pousser à conjuguer nos efforts, à partager nos stratégies de développement et à mutualiser nos outils techniques ou revendicatifs. Sa réussite sera notre enjeu prioritaire pour l’année à venir. 

Si ce projet vous intéresse et vous donne envie de vous investir dans une UTI de proximité, n’hésitez pas à prendre contact avec l’Union Départementale : 02.98.33.29.29 - finistere@bretagne.cfdt.fr