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France Travail Bretagne, la section CFDT réalise un bond électoral lors des élections CSE !

Publié le 06/02/2024

Les 2300 salariés de France Travail Bretagne (anciennement Pôle Emploi) ont été appelés aux urnes en novembre 2023 pour élire leurs représentants auprès de la Direction Générale. La CFDT arrive largement en tête avec 34,5% de représentativité, un bond de 12,5 points de pourcentage par rapport à l’élection précédente. À la veille du passage de Pôle Emploi à France Travail, ces résultats présentent un caractère exceptionnel.

En passant de 22% à 34,5% de représentativité aux élections professionnelles, la section CFDT de France Travail Bretagne réalise un sacré bond électoral. Un résultat qui lui permet de maintenir sa place de première organisation syndicale avec 8 titulaires au CSE, malgré la présence de quatre autres syndicats dans la structure. Françoise Lebossé, déléguée syndicale et conseillère France Travail à l’agence de Lannion (22), et Caroline Train, trésorière du CSE et conseillère au service Entreprise, décryptent la stratégie de ce succès.  

 

Un élément clé : la proximité 

« Tout commence par la formation », explique Françoise Lebossé. Les élus de la section ont suivi la session « Préparer et Gagner les Élections » de l’IFREB, institut de formation de la CFDT Bretagne. « Cela nous a permis de nous poser et de construire un plan d’action efficace. » L’élément-clé de la campagne : la proximité. Caroline Train l’a bien compris : « nous avons capitalisé sur le travail que nous avons mené depuis plus de deux ans. Nous avons des pôles de visites d’agences par département pour rencontrer et écouter les salariés. Ainsi, ils ne nous voient pas juste pendant les élections. » 

Les élus de la section ont rencontré au moins à deux reprises les 2300 salariés répartis dans 37 agences bretonnes. « On vient sur des jours différents pour voir les gens qui peuvent être en télétravail la première fois », ajoute Caroline, « et on s’assure que ce soient les mêmes représentants CFDT par agence pour créer du lien. »  

Au niveau des voix, le plus gros bond provient du collège Ouvriers/Employés, cible prioritaire de la section. « Ce sont souvent des jeunes ou des gens qui débutent dans la structure et qui ne voient pas trop l’intérêt du vote. Nous leur avons expliqué l’intérêt d’être représentés, le protocole pour voter et les idées que porte la CFDT », indique Françoise Lebossé. Une stratégie payante puisque la CFDT a obtenu 3 sièges au CSE pour ce premier collège, au lieu d’un seul lors des élections précédentes. Le taux de participation s’élève à 67,5% sur l’ensemble des structures bretonnes. 

 

« On s’est présentée avec des idées plutôt qu’avec des goodies » 

« Ce qui a fait une vraie différence, c’est qu’on a proposé des idées nouvelles, des projets, plutôt que des distributions de goodies ou des postures d’opposition à la direction comme peuvent le faire d’autres organisations syndicales », analyse Françoise. À l’initiative du syndicat CFDT Emploi Grand Ouest (SEGO), des enquêtes flash ont été réalisées auprès des salariés sur des sujets comme le télétravail ou pour questionner la semaine de quatre jours. « Avec les nombreux retours des salariés, nous avons pu mettre le télétravail en place, alors que la direction était initialement contre » souligne Caroline. « Pour la semaine de quatre jours, nous allons aussi pouvoir porter des choses dans un esprit de co-construction. » 

Chez France Travail Bretagne, exit les innombrables stylos, gobelets, et autres goodies aux couleurs de la CFDT. Le syndicat CFDT SEGO a préféré une ligne écoresponsable en privilégiant la distribution de sachets de graines et en organisant un concours photo sur le résultat des plantations. « C’est aussi une manière de faire passer un message sur nos valeurs CFDT ! Rendez-vous au printemps pour voir le résultat des plantations », sourit Caroline. Sur l’aspect communication, la section se félicite du travail de mutualisation avec le syndicat SEGO et la Fédération qui a grandement facilité la tâche des élus. 

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Passage à France Travail : de la réorganisation dans l’air ! 

La nouvelle dynamique liée à ces élections a fait passer le nombre de membres du bureau CFDT France Travail Bretagne de 16 à 29. « C’est vraiment génial, les nouveaux veulent s’investir à fond, ça créé une véritable impulsion pour la section » se réjouit Françoise Lebossé. Un appel d’air pour cette costarmoricaine, alors que de nombreux chantiers se profilent pour France Travail. Car outre le changement de nom, le passage de Pôle Emploi à France Travail au 1er janvier 2024 induit de nombreux bouleversements pour le quotidien des salariés.  

Dans le cadre de la Loi Plein Emploi, France Travail devient un nouvel opérateur destiné à mettre en réseau les différents acteurs de l’emploi et de l’insertion. L’une des principales mesures de cette loi concerne les 15 heures d’activités obligatoires pour les bénéficiaires du RSA. « Nous apprenons les mesures et les changements en lisant les journaux, il n’y a aucune concertation », déplore Caroline Train. Gouvernance, académie France Travail (formation), expérimentation de l’activité obligatoire du RSA, contrôle de la recherche d’emploi… l’ordre du jour des prochaines réunions du Comité Économique et Social (CSE) s’annonce chargé. 

Parmi les nouveautés, toutes les personnes qui souhaitent bénéficier du RSA doivent s’inscrire sur France Travail… ainsi que leur conjoint ! « Cela représente une énorme augmentation des inscriptions avec de sérieux impacts sur les services, notamment informatique », pointe la déléguée CFDT. À Redon (35), territoire retenu pour expérimenter la mesure, pas moins de trois conseillères sont mobilisées à plein temps pour la gestion des bénéficiaires. « Concrètement, tous les services vont passer l’année à marche forcée pour être opérationnels d’ici 2025, lorsque l’expérimentation sera étendue au reste de la région », commente Caroline Train. 

Avec un temps syndical limité, les élues veulent aussi pouvoir continuer de répondre et d’accompagner leurs collègues. « Nous devons continuer de faire du syndicalisme de proximité et ne pas devenir un syndicat d’instances. Avec les chantiers qui s’annoncent, ce sera un vrai défi. »

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