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Se mobiliser contre la montée de l’extrême-droite, c’est notre responsabilité syndicale à la CFDT !

Publié le 22/02/2024

L’extrême-droite est un danger pour la démocratie et le syndicalisme.

La montée de l’extrême-droite dans les élections de différents pays européens et l’arrivée au pouvoir de ces partis dans plusieurs pays européens est un phénomène qui doit préoccuper tous les démocrates et en particulier tous les citoyens qui sont attachés au rôle du syndicalisme comme moteur du progrès social. D’ores et déjà, la CFDT appelle ses militants à prendre toute leur place dans le combat idéologique nécessaire à l’approche des élections européennes.

Les partis d’extrême-droite ne sont pas des partis comme les autres.

 

L’axe principal et la ligne rouge qui font la différence avec les autres partis, c’est la préférence nationale indissociable du racisme et de toutes les discriminations justifiées par ses théoriciens par le caractère prétendu « naturel » des inégalités.

 

Le RN, principal parti d’extrême droite en France, est un parti cadenassé par la famille Le Pen sans aucun fonctionnement démocratique qui ne recule devant rien pour s’accaparer progressivement des parcelles grandissantes de pouvoir : réécriture de l’histoire en niant le passé collaborationniste de ses fondateurs, présence sans honte aux rassemblements contre l’antisémitisme, stratégies de communication de Le Pen, de Bardella et du groupe parlementaire RN pour apparaître comme des responsables politiques mesurés et sérieux, …

 

Attention ! Les gesticulations et les outrances de certains politiques renforcent malheureusement le crédit du RN de même que la tentation pour les partis républicains de qualifier de fascistes les propositions ou les dispositions mises en œuvre par leurs adversaires banalisent l’extrême droite. La porosité de certaines idées rances de l’extrême droite ne doit pas nous faire perdre de vue le danger spécifique et considérable que l’extrême droite nous ferait courir.

 

Ce n’est pas sans raison que la CFDT, dont l’un des principes essentiels est l’indépendance à l’égard de tout parti politique, appelle régulièrement à faire barrage à l’extrême droite.

 

 

L’extrême droite a la volonté d’éradiquer le syndicalisme

 

Pour l’extrême-droite, le syndicalisme (et notamment le syndicalisme démocratique tel que le pratique la CFDT) est un adversaire à abattre car sa conception de l’exercice du pouvoir est profondément autocratique et ne peut pas supporter des contre-pouvoirs organisés et représentatifs.

 

Dans les pays dans lesquels elle a pu accéder aux responsabilités, l’extrême-droite casse les règles de représentativité syndicale. Le RN dans son programme « social » qui n’est pas le plus mis en lumière (!) prévoit de supprimer les subventions aux syndicats, de remettre en cause la règle du monopole de candidature des syndicats représentatifs au premier tour des élections professionnelles ... Le but serait de marginaliser les syndicats en limitant, dans un premier temps, leur présence aux endroits où ils sont implantés et en bridant leur développement. On peut aisément les imaginer favoriser des « syndicats maison » proches de leur idéologie. Dans le même ordre d’idée, les syndicats ne pourraient plus intervenir au niveau interprofessionnel.

 

L’extrême droite ment pour attirer les voix des travailleurs

 

Les promesses faites aux travailleurs lors des campagnes électorales sont nombreuses : retraite à 62 ans, augmentation des salaires et des prestations sociales, …

 

En situation de responsabilité, les décisions de leurs élus sont tout autres. L’une des premières mesures du gouvernement Meloni en Italie fut de supprimer l’équivalent du RSA. Aux parlements français et européens, leurs votes sont systématiquement hostiles aux intérêts des travailleurs : refus de la directive sur la transparence financière des salaires dont le but est de réduire les inégalités, refus de mesures visant à l’égalité professionnelle hommes-femmes, …

 

Sans complexe, l’extrême-droite n’hésite pas dans certains discours à se parer d’une façade écologique qui là aussi se lézarde lorsqu’on les confronte à leurs votes et à leurs actions quand ils sont malheureusement en position de pouvoir.

 

 

 

Lutter contre l’extrême droite, c’est un combat qui, pour être efficace, doit être mené par chacun d’entre nous.

 

 

En effet, l’impact des déclarations officielles, des slogans, des affiches, des manifestations diverses contre l’extrême droite n’ont qu’un effet très relatif sur ceux qui ont pris l’habitude de voter RN ou de ne pas voter. Sur ce dernier point, rappelons que le poids de ce courant nauséabond est largement amplifié du fait de l’abstention.

 

C’est au travers de nos contacts personnels dans notre milieu professionnel, dans les associations que nous fréquentons, dans notre voisinage et même dans notre famille et auprès de nos proches que nous pouvons faire passer ces informations avec le maximum d’efficacité. Notre engagement syndical fondé sur des valeurs de solidarité et de tolérance (à l’opposé de l’idéologie de l’extrême droite) ne peut que renforcer la crédibilité de nos arguments.

 

La CFDT est d’ores et déjà en ordre de bataille dans ce combat pour la justice sociale et la démocratie. Hélène DESBORDE, secrétaire confédérale aux questions européennes, a conclu le stage ISSTO des 1 et 2 février 2024 sur la montée de l’extrême-droite auquel une vingtaine de militants bretons assistaient en présentant les outils qui seront mis à disposition des militants par la Confédération pour mener ce combat idéologique essentiel.